Ce n'est pas encore la panique, mais cela y ressemble. Les marchés financiers ont à nouveau jeudi mis la pression sur la Grèce, devenue un « maillon faible » selon les mots de son Premier ministre, Giorgos Papandréou (photo). Sur les marchés obligataires, jeudi en milieu d'après-midi, le rendement de l'obligation grecque s'envolait à 7,126 % contre 6,706 % la veille, en franchissant le seuil inédit de 7 %. Surtout le différentiel avec la référence européenne, le bund allemand à 10 ans, s'élargissait pour se rapprocher des 400 points, un record depuis l'intégration de la Grèce à la zone euro. Dans l'après-midi, le quotidien « Le Monde » évoquait la préparation d'un plan d'aide à la Grèce par les autres membres de la zone euro. L'information était aussitôt démentie à Paris comme à Berlin. Pour autant, les eurodéputés socialistes prenant la balle au bond, demandaient à l'Union européenne de voler au secours de la Grèce, via une émission d'eurobonds. Au même moment, à Pékin et à Athènes, on démentait les informations du « Financial Times » qui indiquaient le désir de la Grèce de placer de la dette auprès de la Chine, une forme d'aveu d'impuissance aux yeux du marché. « Il n'est pas raisonnable pour un économiste de préconiser une diversification d'une classe d'actifs (les bons du Trésor américains) peu sûrs pour des actifs encore moins sûrs (la dette grecque) », ironisait Yu Yongding, conseiller de la Banque centrale chinoise. Par ailleurs, l'Espagne, autre « maillon faible » européen, a entamé jeudi des discussions sur une réduction de ses dépenses publiques de 50 millions d'euros d'ici à 2013. Bref, l'heure est à l'austérité pour réduire les déficits publics. Les marchés financiers ne se contentent plus de promesses, ils veulent des actes. Un sentiment partagé par les autres membres de la zone euro. R. Ju.

latribune.fr

28 Jan 2010, 23:48

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