« Chômeurs en fin de droits  : l'État doit prendre ses responsabilités »

Gaby Bonnand, qui devrait être élu ce vendredi à la tête de l'assurance chômage, dont la présidence est confiée alternativement tous les deux ans à un représentant syndical ou patronal, revient sur la situation des chômeurs en fin de droits d'indemnisation.Quels sont les dossiers prioritaires pour l'Unedic ?Nous allons poursuivre la mise en oeuvre de la loi sur la réforme du service public de l'emploi. L'Unedic a délégué l'opérationnalité du recouvrement des cotisations aux Urssaf (elle sera effective au 1er janvier 2011) et l'opérationnalité de l'indemnisation à Pôle emploi. Mais elle n'a pas transféré le pouvoir politique des partenaires sociaux. Nous devons développer la capacité de l'Unedic à mieux connaître les demandeurs d'emploi. Il faut dès aujourd'hui avoir des outils statistiques plus précis que ceux qui existaient il y a un an et demi, lorsque a été négociée la dernière convention d'assurance chômage?Cela veut dire que l'on aurait pu anticiper le nombre des fins de droits, évalué à 1 million fin 2010 par Pôle emploi ?Sur ce sujet, il faut savoir de qui on parle. On a l'impression qu'il s'agit d'une entité unique, or ce n'est pas le cas. La nouvelle convention permet de faire entrer des personnes plus tôt dans l'indemnisation, dès quatre mois de cotisations et, dans le même temps, elle indemnise plus longtemps. C'est pourquoi nous souhaitons avoir des données chiffrées sur le nombre de personnes en fin de droits, mois par mois, connaître leur profil, savoir pour combien de temps elles sont indemnisées, etc.Quand aurez-vous des réponses ?Le but est d'obtenir des chiffrages précis pour la réunion du 5 février organisée sur ce thème dans le cadre de la négociation sur la gestion sociale des conséquences de la crise sur l'emploi.La CFDT suggère d'augmenter une tranche d'impôt afin de contribuer au financement d'une solution pour les fins de droits. Seul l'État doit faire un geste ?Nous demandons la création de cette tranche pour passer le cap de la crise qui est profonde. La situation des chômeurs, y compris ceux en fin de droits, ne peut pas être financée par les seules cotisations des salariés et des entreprises. La solidarité nationale doit jouer. L'État doit prendre ses responsabilités et assouplir les règles d'accès à l'allocation spécifique de solidarité.C'est donc à l'État de faire le premier pas ?Si l'État fait un pas, la CFDT n'est pas contre le fait que l'Unedic en fasse un autre, à condition de ne pas toucher à la convention.Vous êtes donc contre l'idée de prolonger de manière exceptionnelle l'indemnisation de trois mois par exemple pour les fins de droits?En effet. On ne peut prolonger l'indemnisation de tous les demandeurs d'emploi de trois mois, qu'ils sortent de l'assurance chômage au bout de 4 ou de 24 mois. On ne va pas renégocier la convention. En revanche, on peut prendre des mesures ponctuelles, comme on l'a déjà fait, sous forme de conventions avec l'État.Propos recueillis par Isabelle MoreauGaby Bonnand, nouveau président (CFDT) de l'Unedic
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.