Déficits publics : Sarkozy distribue les rôles de son plan de bataille

La situation des comptes publics est sérieuse mais l'heure n'est pas à l'affolement. Nicolas Sarkozy, à l'issue de la conférence sur le déficit qui se tenait jeudi à l'Élysée, a présenté le casting des généraux chargés d'élaborer les stratégies de rétablissement des finances publiques. « Un plan d'action complet » conçu à partir de ces réflexions sera présenté en avril.Le chef de l'État ouvre plusieurs fronts. D'abord, il souhaite parvenir à un diagnostic partagé sur l'état des finances publiques. Un groupe de travail dirigé par le directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, et un de ses prédécesseurs, Paul Champsaur, est constitué avec pour mission d'analyser l'évolution des finances publiques depuis trente ans et leurs perspectives sur la prochaine décennie. Leur rapport doit servir « de point de départ incontestable » de la seconde réunion de la conférence sur le déficit. Deux autres groupes de travail ? l'un portant sur la Sécurité sociale et présidé par Raoul Briet, l'autre sur les collectivités locales dirigé par le député UMP Gilles Carrez ? devront réfléchir aux règles que l'on pourrait instaurer pour mieux maîtriser l'évolution des dépenses sociales et locales (lire ci-contre). En sus de ces groupes de travail, le Premier ministre, François Fillon, installera « dans les jours qui viennent » une commission mixte gouvernement-Parlement « afin de trouver des solutions pour rembourser la dette exceptionnelle que la Sécurité sociale a accumulée pendant la crise ». Sur la période 2008-2010, cela représente un trou de 64 milliards d'euros.Pour ce qui est de l'État, Nicolas Sarkozy ? tout en louant les réformes engagées ? a affirmé qu'il fallait accélérer le mouvement. Le ministre du Budget présentera un plan complet pour réduire les dépenses de l'État. Sans tabou. Les décisions retenues figureront dans le budget triennal dévoilé à l'été. Outre la classique dépense budgétaire, le ministre des comptes publics se penchera également sur les niches fiscales et sociales, dont le coût pour 2010 est estimé à 114 milliards d'euros. Certains de ces dispositifs pourraient donc être revus, voire supprimés. Ce qui pour les ménages ou les entreprises qui en bénéficient rimerait avec hausse des prélèvements. Nicolas Sarkozy a enfin annoncé que toutes les recettes supplémentaires générées par la croissance iraient au désendettement, lequel est attendu à 83,2 % du PIB cette année. Enfin, le chef de l'État a chargé Michel Camdessus, l'ancien patron du FMI, de réfléchir à l'opportunité d'introduire en France une règle d'équilibre structurel des finances publiques. « Les Allemands sont parvenus à un accord transpartisan, c'est ce que nous allons essayer de faire », a expliqué Nicolas Sarkozy, qui a cité comme objectif temporel 2020.
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