Le Parti socialiste sonne la charge contre Georges Frêche

La direction du Parti socialiste n'avait plus le choix. Même si la fédération de l'Hérault pèse son poids de militants, Martine Aubry a décidé de régler une fois pour toutes le cas Georges Frêche. Après un nouveau dérapage verbal visant cette fois Laurent Fabius, l'un des alliés de la première secrétaire du PS. Selon l'hebdomadaire « L'Express », le président de la région Languedoc-Roussillon a lancé à propos de l'ancien Premier ministre : « Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème, il a une tronche pas catholique. »C'est au nom de « l'honneur de la gauche » que Martine Aubry a décidé jeudi après-midi de proposer au bureau national du PS, qui se réunit mardi prochain, qu'Hélène Mandroux, maire PS de Montpellier, conduise « une liste de rassemblement de la gauche et des écologistes en Languedoc-Roussillon ».La secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, a d'ores et déjà fait savoir que les écologistes étaient « prêts à travailler » avec Hélène Mandroux pour faire émerger « une alternative démocratique ».Défendre « nos » valeursMartine Aubry a estimé que, en s'en prenant aux origines juives de Laurent Fabius, Georges Frêche avait fait « insulte aux valeurs de la gauche ». « Les ambiguïtés de Georges Frêche, ça suffit », a tonné Claude Bartolone, ancien lieutenant de Laurent Fabius et membre de la direction du PS.Georges Frêche, qui s'était déjà fait exclure du parti après des dérapages sur les harkis ou le nombre de Noirs dans l'équipe de France de football, a répliqué que ses propos avaient été « déformés à dessein » et s'est dit victime d'une « chasse à l'homme ». Il a souligné avoir employé, à propos de Laurent Fabius, « une expression populaire utilisée par tous les Français depuis des siècles ».Une liste alternative sera donc constituée pour affronter aux régionales des 14 et 21 mars celle de Georges Frêche, pourtant investi par les militants socialistes de sa région et qui bénéficiait jusqu'ici du soutien de facto de la rue de Solferino. Ce qui laisse présager une guerre fratricide au sein du PS du Languedoc-Roussillon.Martine Aubry sait que les troubles qui s'annoncent à Montpellier risquent de contrarier son objectif de « grand chelem » aux régionales. Mais la première secrétaire du PS fait aussi acte d'autorité dans un dossier empoisonné pour conforter son statut de présidentiable. Et l'affaire Frêche tombe à point pour clore la séquence malheureuse de la retraite à 60 ans. H. F.
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