Washington veut doubler les exportations

Doubler les exportations au cours des cinq prochaines années pour créer des emplois. L'idée exprimée par Barack Obama dans son discours sur l'état de l'Union est incontestablement opportune. Mais le contexte apparaît fort délicat pour le président américain. Ses déclarations « sont une bonne nouvelle pour la Chine et les pays asiatiques. Mais j'aimerais savoir quels produits spécifiques les Américains vont exporter en Chine », a réagi, goguenard, Zhang Xiaoji, directeur au Centre de recherche sur le développement, un think tank chinois proche du gouvernement d'un pays devenu en 2009 le premier exportateur mondial et qui protège son économie par de discrètes règles administratives.Même si la croissance des exportations américaines est sur une pente ascendante depuis plusieurs années (12 % de hausse en moyenne entre 2003 et  2008), la balance affichait encore un déficit de 340 milliards de dollars en 2009.politique de changePour inverser la tendance, le président Obama sait qu'il devra juguler la désindustrialisation de son pays, notamment en jouant la carte des technologies « vertes ». Il peut aussi compter sur une politique de change qui reste favorable aux exportations, malgré la remontée récente du dollar. Mercredi, Barack Obama a annoncé une « initiative nationale en faveur des exportations » destinée à aider les PME et les agriculteurs. Il a aussi promis de revoir les restrictions sur les exportations de biens high-tech, notamment vers la Chine.Reste le déficit commercial américain, qui est à la source d'un déséquilibre macroéconomique international, que ni Barack Obama, ni son prédécesseur, George Bush, n'ont réussi à endiguer. L'ancienne administration américaine avait bien essayé de négocier de multiples accords de libre-échange (ALE) bilatéraux (Australie, Corée?). Mais les textes attendent toujours leur ratification au Congrès, où les élus redoutent les conséquences pour l'emploi américain. Au point que, mercredi, Obama a évité d'évoquer le sujet, parlant pudiquement de « renforcer » des relations commerciales avec certains pays. Vis-à-vis de la Chine, Washington est de surcroît entré dans une guerre commerciale qui cache mal les tentations protectionnistes de part et d'autre, et a culminé en novembre avec plusieurs actions initiées auprès de l'OMC. Laurent Chemineau
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