La Russie contrainte à la rigueur budgétaire cette année

L'agence de notation Fitch a relevé, la semaine dernière, sa perspective sur la note de la Russie à « stable » après plusieurs mois de hausse rapide des cours du pétrole, principale source de revenus du pays. Elle suit en cela Standard and Poor's, qui avait relevé sa propre perspective en décembre dernier, et justifie dans un communiqué sa décision par « le rebond des prix du pétrole, la reprise des flux de capitaux nets dans le secteur privé et de l'activité économique, le recul de l'inflation, la réduction des risques dans le secteur bancaire et un déficit budgétaire inférieur à ce qui était prévu en 2009 ». Cette annonce avait été anticipée par le marché russe, qui n'y a guère réagi.Sans surprise, la Russie a été tirée hors du tunnel de la récession grâce au doublement, de 40 à 80 dollars, du prix du baril de brut entre février et décembre 2009. Sachant que les exportations de pétrole et de gaz représentent toujours au bas mot 60 % des ventes totales du pays.appel à la prudenceD'autres résultats ont contribué à l'amélioration du climat comme la diminution des retards de salaires (un indicateur très suivi en Russie), à son niveau le plus bas depuis un an, tandis que la production industrielle a grimpé de 2,7 % en décembre pour le second mois consécutif. La chute sur 2009 a tout de même atteint le chiffre record de 10,8 %.Fitch appelle toutefois à la prudence, soulignant les risques « reliés à la croissance du PIB, aux fluctuations du brut et à une possible dérive budgétaire ». Le déficit budgétaire de la Russie s'est établi à 5,9 % du produit intérieur brut en 2009, un chiffre nettement inférieur aux prévisions initiales des autorités. Le ministre des Finances, Alexeï Koudrine, ambitionne de ramener le déficit à 1 % du PIB dès 2012 sur la base d'un baril autour de 60 dollars. Ce fougueux partisan de la rigueur budgétaire va être contraint, cette année, à croiser le fer avec ses collègues du gouvernement tous prompts à la dépense, s'alarment les observateurs.L'autre source de scepticisme et d'inquiétude vient du secteur financier. La proportion de créances douteuses dans le bilan des banques reste très élevée. Lundi, un des directeurs de la Banque centrale de Russie, Alexeï Simanovski, a estimé que ce taux allait atteindre son pic au 1er semestre 2010 autour de 11 % du portefeuille total des crédits. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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