Les résultats annuels publiés jeudi par Nokia ont montré qu'il ne fallait pas enterrer trop vite le numéro un mondial des téléphones mobiles. Après un exécrable troisième trimestre 2009, marqué par une perte nette historique de 559 millions d'euros, le groupe finlandais est repassé dans le vert avec un bénéfice net de 882 millions d'euros au quatrième trimestre, soit quasiment autant qu'un an auparavant. Surtout, et c'est ce qu'ont retenu les investisseurs pour propulser le cours de l'action de 9,87 % hier à 9,91 euros, Nokia a renversé la vapeur dans les smartphones et autres téléphones « convergents » comme les appelle le fabricant. Tombée à 35 % au troisième trimestre, sa part de marché sur ce segment rémunérateur est remontée à 40 % en fin d'année, malgré les bons chiffres d'Apple et de Research In Motion. Signe qu'en abaissant le prix moyen de vente de ses smartphones à 186 euros contre 190 euros au troisième trimestre, Nokia a pris des parts de marché aux fabricants coréens comme Samsung et LG.Le finlandais indique avoir vendu 10,7 millions de téléphones de ses séries N et E au quatrième trimestre soit 20 % de plus qu'au trimestre précédent, mais 300.000 de moins que lors des trois derniers mois de 2008. C'est surtout 2 millions d'appareils de plus que d'iPhone écoulés par Apple au dernier trimestre.Promesse de nouveautésOlli-Pekka Kallasvuo ne veut pas crier victoire tout de suite alors que la situation économique mondiale reste fragile. Mais le directeur général de Nokia estime que le groupe aborde 2010 dans de meilleures dispositions. Pour cette année, il table toujours sur une croissance de 10 % des volumes vendus dans le monde, tous fabricants confondus, et sur un maintien de la part de marché en volume de Nokia autour de 38 %. En valeur, grâce au segment des smartphones, sa part de marché devrait croître, indique le dirigeant, sans donner de chiffre.En chiffre d'affaires, les smartphones Nokia représentent 3,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires trimestriels, 400.000 euros de moins que ses téléphones « classiques ». Mais dans quelques mois, ils devraient représenter la majorité des revenus du groupe dans les mobiles. D'autant que Nokia promet des nouveautés dans les appareils à plus forte marge. D'une part, le groupe a lancé l'an dernier un mini-ordinateur portable. Un test qui pourrrait être prolongé. Ensuite, Olli-Pekka Kallasvuo a indiqué jeudi, lors de la présentation des résultats, qu'il fallait s'attendre à voir de plus en plus de « tablettes » sur le marché. « Ce n'est pas l'annonce officielle d'un nouveau produit », a-t-il assuré. Mais après la sortie de l'iPad d'Apple, Nokia ne pourra pas rester longtemps les bras croisés s'il ne veut pas voir le groupe américain prendre la tête de ce nouveau marché des téléphones « convergents ».

latribune.fr

28 Jan 2010, 23:51

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