Dévoilée par Apple mercredi à San Francisco, la nouvelle tablette iPad sera-t-elle l'objet qui va révolutionner les usages dans le monde numérique, comme l'iPhone a transformé la téléphonie mobile ? Sans attendre la réponse, les partenaires se pressent pour négocier une place à bord du train.Les éditeurs de livres :En trouvant un accord avec cinq géants mondiaux de l'édition, dont Hachette Book, filiale de Lagardèrerave;re, avant même le lancement de l'iPad, Apple a marqué un point face à Amazon sur le marché du livre numérique. Les éditeurs, dans leur grande majorité, et notamment en France, refusent de céder leurs fichiers de livres à Amazon, tant que ce dernier maîtrise la politique tarifaire. Apple les a convaincus de venir sur son iPad en leur laissant une marge de manoeuvre sur le prix. Chez Hachette Livre (maison mère de Hachette Book), dont le président, Arnaud Nourry, s'est impliqué dans l'accord avec Apple, on se déclare « extrêmement satisfait », ce qui augure d'un accord prochain du numéro un français de l'édition sur l'iPad. On sait que 30 % du prix de vente d'un livre numérique tombera dans la poche d'Apple, les 70 % restants revenant aux ayants-droit. Apple proposerait trois catégories de prix, selon le « Wall Street Journal » : 9,99 dollars, 12,99 ou 14,99. En France, les discussions risquent d'être plus compliquées pour les livres, qui connaissent une seconde vie avec le format poche.La presse :Lagardèrerave;re, Springer, « Le Monde », « L'Équipe », « Le Figaro », « La Tribune », « Télérama », « L'Agefi »? Tous les éditeurs interrogés s'intéressent à l'iPad et souhaitent y proposer leurs journaux. Mais aucun n'a encore démarré de réelle négociation avec Apple. Mercredi, la firme à la pomme n'a pas annoncé d'accord avec un journal, Steve Jobs s'est juste contenté de faire une démonstration avec le « New York Times ». Les éditeurs interrogés disent tous vouloir transposer sur l'iPad leur application iPhone existante. Mais plusieurs, comme « Le Monde » ou « L'Équipe », appellent les éditeurs à s'unir pour ne pas se laisser dicter les conditions par Apple, et au contraire garder la maîtrise du prix de vente et du lien commercial avec le lecteur.Les opérateurs télécoms :Orange, par la voix de son directeur général délégué, Stéphane Richard, a déjà fait savoir qu'il est prêt à vendre l'iPad dans ses boutiques. « Orange est le deuxième plus gros vendeur d'iPhone au monde, après l'américain AT&T », indique le groupe. Ce qui, selon lui, le rend quasiment incontournable pour Apple. Reste à savoir si l'opérateur et ses concurrents sont prêts à subventionner l'acquisition de l'iPad en échange de la souscription d'un abonnement mobile 3G. Et, si oui, dans quelles conditions, alors que les opérateurs ne touchent aucun euro sur les revenus générés par les applications de l'iPhone. Bouygues Telecom a déjà commencé à travailler avec Apple sur la vente de l'iPad, mais indique qu' « il est prématuré d'avancer quelque détail que ce soit ».La distribution :« L'iPhone nous a échappé. L'essentiel des ventes s'est fait, couplé à un forfait, chez des opérateurs », reconnaît Gauthier Picquart, PDG de Rueducommerce.com. Aux États-Unis, l'iPad sera vendu en ligne sur l'Apple Store, dans les boutiques Apple et chez certaines enseignes agréés. En France, Apple ne dispose que de deux magasins, à Paris et à Montpellier. Sa boutique en ligne ne suffira pas à convertir les Français à l'iPad. Les distributeurs ne comptent pas tout laisser aux opérateurs télécoms. « Cette fois, Apple devra avoir une distribution plus large », prévoit François Prudent, PDG du réseau ICLG agréé Apple. La Fnac rappelle qu'elle vend déjà des lecteurs numériques, dont le Sony Reader, au milieu de ses rayons de livres. « Avec succès », assure Marie-Pierre Sangouard, directrice du livre à la Fnac. Et les sites d'e-commerce vantent la complémentarité de l'achat en ligne d'un lecteur et? de son contenu numérique. S. B., J. G., J. H. et O. Pi.

latribune.fr

28 Jan 2010, 23:51

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