électricité solaire  : la France lance Transgreen

Après Desertec, le gigantesque projet allemand de centrales solaires dans le Sahara visant à approvisionner l'Europe, le gouvernement français veut apporter une pierre plus concrète au Plan solaire méditerranéen, projet phare de l'Union pour la Méditerranée, chère à Nicolas Sarkozy. Avec Transgreen, Paris veut favoriser la construction de lignes électriques sous-marines afin de relier les deux bords de la Méditerranée. Ce projet, dont l'annonce officielle pourrait intervenir le 25 mai lors du prochain sommet au Caire de l'Union pour la Méditerranée, vise dans un premier temps à constituer un consortium d'industriels et d'opérateurs européens pour réaliser le schéma directeur du réseau d'interconnexion. Cette étude, qui nécessite un investissement d'environ 5 millions d'euros, constituera un préalable pour permettre, ensuite, la construction de lignes entre deux pays : entre l'Italie et la Tunisie, entre l'Italie et la Libye ; ou encore entre l'Espagne et l'Algérie ou entre la Grèce et l'Egypte. « Des contacts ont été pris avec des industriels européens qui montrent un réel intérêt », affirme André Merlin, président du Conseil international des grands réseaux électriques, pressenti pour piloter le consortium Transgreen. « Ce projet constitue une formidable vitrine technologique pour ces industriels. Il leur permet de se positionner sur des marchés mondiaux en pleine expansion », ajoute-t-il.En clair, en acceptant de financer le schéma directeur, les industriels concernés auraient une longueur d'avance sur leurs concurrents pour décrocher les contrats de pose de ces lignes, des chantiers supérieurs à 1 milliard d'euros chacun. Sans compter le développement potentiel prometteur de ces technologies de lignes (sous marines ou souterraines) à courant continu de très grande puissance pour relier les éoliennes offshore de la mer du Nord ou pour équiper la Chine et l'Inde.opérationnelle fin 2010Siemens, ABB et l'ex-division Transmission d'Areva, rachetée par Alstom, sont les leaders de ce marché. Les fabricants de câbles comme le français Nexans ou l'italien Prysmian, mais aussi les constructeurs de centrales solaires, les fournisseurs de systèmes d'information comme Cap Gemini ou Atos Origin, les gestionnaires de réseaux électriques, comme le français RTE dont André Merlin vient de prendre la présidence du conseil de surveillance et enfin des banques pourraient aussi être intéressées par ce consortium. « Nous pensons réunir 10 à 15 industriels, hors gestionnaires de réseaux », précise André Merlin. La structure devrait être opérationnelle vers la fin 2010. « Le rendement très supérieur du solaire dans les pays du sud devrait compenser les coûts de transport trans-méditerranée », estime André Merlin. L'étude préliminaire devra confirmer ce point, essentiel pour assurer le développement du Plan solaire méditerranée qui prévoit l'exportation de la moitié environ des nouvelles capacités vers l'Europe. Une façon pour les pays membres de respecter leurs engagements de consommer 20 % d'énergies renouvelables en 2020. n
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