L'italien Sorin veut vendre ses pacemakers aux états-Unis

Sorin rêve d'Amérique. Le groupe italien, leader mondial des appareils coeur-poumons (utilisés pour suppléer ces organes pendant les opérations chirurgicales) devant le géant Medtronic, se verrait bien le concurrencer aussi avec ses pacemakers et autres défibrillateurs implantables. Pour l'heure, cette activité ne pèse qu'un tiers des 689 millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés par Sorin en 2009, essentiellement en Europe et au Japon. L'essentiel de la recherche et développement (R&D) et de la fabrication des pacemakers est réalisé par la filiale française de l'équipementier, numéro un dans l'hexagone depuis l'an dernier. Il vient d'ailleurs de regrouper ses 500 salariés français à Clamart (Hauts-de-Seine). « Il est très complexe de trouver un partenaire prêt à distribuer nos produits aux Etats-Unis, il nous faudra donc y aller seuls », indique à « La Tribune » le directeur général, André-Michel Ballester, qui souligne que « ce marché pèse 8 milliards d'euros dans le monde et croît de 6 % par an, trois fois plus vite que le cardiopulmonaire ».nouveau produitEn attendant, Sorin compte avancer doucement, mais sûrement. « Nous visons une croissance annuelle moyenne de 3 à 5 % jusqu'en 2014, hors développement dans les pacemakers aux Etats-Unis. D'ici cinq ans, notre marge d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) sera supérieure à 20 %, contre 14,4 % l'an dernier », détaille le dirigeant. Les investisseurs italiens, à qui il a présenté ses ambitions le 22 mars, ont apprécié : l'action a grimpé de 4,3 % à la Bourse de Milan. Il faut dire que le groupe revient de loin. Après des pertes de 37 millions d'euros en 2008, Sorin a enregistré ses premiers bénéfices l'an dernier (23,2 millions) et vise 33 à 37 millions cette année. Pour y parvenir, il compte réduire les coûts de structure : l'évolution des processus de fabrication doit lui faire économiser 50 millions d'euros d'ici à 2014. « Nous allons jouer sur le design de nos produits, qui conditionne leurs coûts. Nous ne prévoyons pas de fermeture de site en Europe », précise le directeur général.à plus long terme, Sorin mise aussi sur une valve cardiaque -sa troisième activité- baptisée Perceval. Implantable à travers les côtes, sans ouvrir le thorax, elle doit être lancée fin 2011 en Europe et en 2012 aux Etats-Unis. Le groupe en attend jusqu'à 100 millions d'euros de revenus. Endetté à hauteur de 150 millions, Sorin a les moyens de penser aussi à la croissance externe. Son dirigeant n'exclut pas de racheter de petites sociétés pour gagner des technologies ou des parts de marché. « Mais les cibles sont beaucoup plus rares en France qu'en Israël, en Suisse ou aux états-Unis », regrette-t-il.
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