Casques et oreillettes au chevet des vertèbres

Mal assis sur un fauteuil de l'aérogare où il attend son avion, le manager tape sur le clavier de son ordinateur portable - qui lui chauffe les genoux... - la tête penchée pour tenir son téléphone mobile entre l'épaule et l'oreille. Le lendemain, lorsqu'il jouera au tennis avec ses amis, il se plaindra d'une douleur dans le bas de la nuque... Et pourtant ! Les microcasques et les oreillettes sans fil évitent bien des pathologies, même si elles portent de jolis noms comme le syndrome du défilé des scalènes, par exemple. Pourtant, moins de 7 % des employés de bureau dans le monde utilisent un casque pour téléphoner. Mais 3 sur 5 pensent qu'ils seraient plus productifs s'ils disposaient d'un microcasque ou d'une oreillette sans fil. Ils pourraient alors prendre les communications qui arrivent sur leur téléphone de bureau, sur leur mobile ou même sur leur ordinateur. Ils pourraient « décrocher » même s'ils sont loin de leur appareil ou s'éloigner du brouhaha de leur bureau paysager pour une communication discrète.Loin d'être des gadgets, les casques et oreillettes sont aussi élaborés que des ordinateurs. Leur mise au point et leur fabrication impliquent de nombreuses disciplines : mécanique, développement logiciel, électronique, acoustique, etc. Car il faut concilier à la fois le confort, la qualité du son, le design et l'ergonomie. Le danois GN Netcom, qui fabrique les produits de la marque Jabra, investit 8 % de son chiffre d'affaires, soit 18,5 millions d'euros, dans la R&D, activité qui emploie 180 personnes sur les 900 de l'effectif global. batterie de testsPour tester ses nouveaux produits, la société dispose d'une chambre anéchoïde (dont les parois absorbent les ondes sonores), d'une chambre de réverbération, d'une chambre électromagnétique, d'une voiture qui peut être sonorisée selon les différentes marques, d'un environnement que les techniciens peuvent transformer en une gare, un centre d'appels, un pub irlandais - de loin, plus bruyant qu'une gare ! -, un bureau paysager, etc. Dans chaque espace, un mannequin doté d'oreilles artificielles et d'un casque ou d'une oreillette subit une batterie de tests. Quand le produit a réussi à passer les étapes acoustiques, le laboratoire teste sa résistance aux chocs, l'élasticité de l'arceau du casque, la résistance du câble, etc.Très utilisés dans les centres d'appels, les microcasques doivent respecter des normes précises afin d'éviter le choc acoustique subi par l'oreille quand c'est un fax qui décroche. Ils doivent surtout être capables d'adapter le niveau sonore en permanence, car nous parlons plus fort quand nous parlons au téléphone ? 25 dB de plus en moyenne ! Enfin, microcasques et oreillettes doivent distinguer la conversation en cours du bruit environnant pour diminuer ce bruit, qu'il s'agisse du vent ou de la conversation des voisins. S. C.
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