Fillon, le pompier de Sarkozy à l'UMP

Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, François Fillon va tenter, ce lundi après-midi, d'apaiser la grogne des députés, sénateurs et eurodéputés de la majorité, réunis pour un « séminaire de travail » à l'initiative du président de groupe de l'Assemblée nationale, Jean-François Copé (lire ci-dessous). Un « dîner informel » suivra pour prolonger la séance de câlinothérapie. Le Premier ministre a déjà commencé à le faire dans une interview du 28 mars au « Journal du Dimanche » (JDD): « Je veux les écouter et j'ai besoin de chacun d'eux dans les prochains mois. »Sans surprise, il n'engagera pas la responsabilité de son gouvernement et maintient le cap de son programme. « Nous allons nous concentrer sur trois priorités. Amplification des mesures pour la sortie de crise et le recul du chômage. Poursuite de la réduction des déficits. Et enfin, réponse au besoin de protection », annonce-t-il, sans oublier la réforme territoriale. Huit jours après la lourde défaite des élections régionales, les élus de la majorité restent éruptifs vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, qui doit les recevoir mercredi. Selon le baromètre Ifop-JDD, Nicolas Sarkozy enregistre son plus mauvais résultat, depuis le début de son quinquennat, avec seulement 30 % de satisfaits (? 6 points) contre 65 % de mécontents (+ 2 points). La débâcle électorale a ravivé les doutes à droite sur la stratégie de Nicolas Sarkozy, qui vise à unir la majorité sous la seule bannière de l'UMP, pour créer une dynamique de premier tour. Une logique gagnante lors de la présidentielle de 2007, mais qui s'est fortement essoufflée depuis. Conduisant aux manifestations d'indépendance de ces derniers jours, notamment du côté du Nouveau Centre, qui entend désormais « faire émerger un projet et un candidat » issu d'un rassemblement centriste pour la prochaine élection présidentielle. Le ministre de la Défense, Hervé Morin, est sur les rangs.Dans le même temps, le Premier ministre a été promu comme possible « recours » à droite pour la présidentielle de 2012. Les députés lui ont réservé une « standing ovation » lors de la première séance de psychothérapie de groupe, mardi à l'Assemblée. On a même entendu un « Fillon président ». Le chef du gouvernement s'est employé dans le « JDD » à calmer les ardeurs de ses partisans ? qui, dit-on, irritent fortement l'Elysée ? en déclarant que Nicolas Sarkozy est « le candidat naturel en 2012 ».Les spéculations sur la mésentente entre lui et le président sont en effet reparties de plus belle après les régionales. François Fillon n'aurait pas obtenu du chef de l'Etat la « large refonte » du gouvernement qu'il espérait. Et il s'attendrait à ce que Nicolas Sarkozy le congédie à l'automne, une fois bouclée la réforme des retraites. L'épisode de mercredi, lorsque le président a contraint son Premier ministre à annuler une intervention au 20h00 de TF1, n'a fait qu'alourdir l'atmosphère. « mise au point solennelle »François Fillon a dû procéder lui-même à une « mise au point solennelle » au Sénat pour dénoncer une « manipulation » et des « rumeurs » qui n'ont qu'un objectif, « déstabiliser l'exécutif ». Il a assuré n'entretenir aucune « rivalit頻 avec Nicolas Sarkozy. Le couple Elysée-Matignon est contraint à l'unité face aux diverses volontés d'émancipation à droite. De la montée en puissance de Dominique de Villepin, qui lancera le 19 juin son mouvement politique, au réveil d'Alain Juppé, qui veut ranimer les « think tanks » de la droite (lire en dernière page).
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