Des actionnaires réclament la tête du président d'Orco

Rien ne va plus chez Orco, le spécialiste de l'immobilier des pays de l'Est. Après avoir vu sa période de sauvegarde prolongée de trois mois, et ce, pour la troisième fois, faute d'avoir pu trouver un accord avec ses créanciers obligataires, la société est aujourd'hui la cible d'une fronde d'actionnaires. Différents fonds d'investissement représentant au total 10 % du capital d'Orco se sont ainsi regroupés et viennent de demander, à ce titre, la convocation d'une assemblée générale ordinaire. actionnaires rebellesLeur projet est on ne peut plus clair : ils souhaitent révoquer le conseil d'administration et le président de la société immobilière, Jean-François Ott, et ce, afin de replacer le groupe dans une situation financière viable après restructuration de sa dette. Celle-ci est colossale puisqu'elle frise 1,7 milliard d'euros. En face, Orco est certes à la tête d'un patrimoine évalué à 2,2 milliards d'euros.La firme est sous procédure de sauvegarde depuis un an. Celle-ci devait prendre fin en mars mais a été prolongée, la direction de l'entreprise ne parvenant toujours pas à trouver une solution pérenne avec ses créanciers. Ce qui ne l'a pas empêchée, ces derniers mois, de convoquer des assemblées d'obligataires pour revoir les modalités d'exercice des titres émis avant la crise financière, crise qui a rendu tous ces titres obsolètes. Modalités pratiques que le gendarme de la Bourse, l'AMF, a très certainement vu d'un mauvais oeil, celui-ci préconisant la convocation d'assemblées générales d'actionnaires (et non pas d'obligataires) pour réaliser de telles modifications. Mais Orco a, certes, la particularité d'avoir son siège social basé au Luxembourg, d'où la publication de la plupart de ses communiqués en anglais...Les actionnaires rebelles indiquent vouloir placer Jean-Pierre Mattei, l'ancien président du Tribunal de Commerce de Paris, à la tête de la société. « Nous n'avons plus confiance dans le PDG. Au bout d'un an de procédure de sauvegarde, il a échoué à restructurer la dette dont le poids asphyxie l'entreprise et condamne toute tentative de relance », a-t-il indiqué. Depuis plusieurs mois, Jean-Pierre Mattei multiplie les offensives de ce genre. Récemment, on l'a vu dans le dossier Belvédèrete;dère où il réclame, au nom des créanciers obligataires, un réaménagement de la dette du groupe de spiritueux. Les dirigeants d'Orco ont maintenant quatre semaines pour réunir l'assemblée réclamée par les actionnaires minoritaires. Contactée, la société n'a pas voulu commenter cette offensive. Elle se borne à indiquer qu'elle répondra à leur demande lors de la présentation des comptes 2009 le 30 mars.
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