L'Onu dénonce l'impact de l'austérité sur les droits de l'Homme en Grèce

Encore une attaque contre l\'austérité et ses conséquences sociales et humanitaires en Grèce. Selon un expert de l\'Onu dépêché dans la péninsule hellénique pour en mesurer l\'impact, le plan de redressement des finances publiques imposé par la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) en échange d\'une aide mine les droits de l\'Homme dans le pays. Pauvreté, santé publique, xénophobie sont les maux de l\'austéritéL\'expert s\'est notamment ému lors d\'une conférence de presse à Athènes vendredi \"de la hausse de la pauvreté\". Selon ses conclusions, environ un tiers de la population vit avec moins de 60% du revenu médian, qui est la mesure officielle du seuil de pauvreté. Près d\'un enfant sur deux est touché.Il faut dire que depuis quatre ans que dure la crise en Grèce, l\'économie s\'est contractée de 20%, confrontant les Grecs à une hausse exponentielle du chômage, qui dépasse aujourd\'hui les 27,2%, contre 6,6% en mai 2008. Le nombre de sans logis a augmenté d\'un quart depuis 2009 et touche aujourd\'hui 20.000 personnes, alors que le pays y était peu habitué. Comme l\'avaient constaté deux chercheurs grec et américain, la crise engendre un véritable problème de santé publique avec la réapparition de maladies disparues et une explosion du nombre de séropositifs (porteurs du virus du sida). La faute aux coupes dans le budget de la santé et à l\'augmentation du prix des soins. Autre conséquence de l\'austérité constatée par l\'Onu, la progression du sentiment xénophobe matérialisée par la percée dans les sondages d\'opinion depuis plusieurs mois du parti d\'extrême droite Aube dorée qui a fait son entrée au parlement lors des dernières élections.L\'austérité systématique de plus en plus dénoncée, Bruxelles reculeRien de bien neuf. Si ce n\'est que cette prise de position par l\'Onu vient s\'ajouter à de nombreuses autres, isolant encore un peu plus les partisans de l\'austérité systématique. Il y a quelques semaines, un diplomate américain avait même dénoncé une crise humanitaire grave qui sévissait dans la zone euro. De même que le secrétaire au Trésor américain Jack Lew. Du côté des dirigeants européens, on dit en avoir conscience et on veut réagir en atténuant les politiques d\'assainissement des finances publiques en se concentrant sur la lutte contre le chômage dans les pays sinistrés par la crise.Cette semaine, le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a ainsi sifflé la fin de partie pour le tout austérité. Selon lui, ce modèle a \"atteint ses limites\" car il favorise la montée en puissance de partis qu\'il qualifie de populistes et hostiles à l\'Union européenne (UE). Faisant suite aux propos de Christine Lagarde, directrice du FMI, qui exhortait les dix-sept à ralentir l\'assainissement budgétaire afin de ne pas pénaliser la croissance. Reste à savoir quelles seront les routes empruntées par ces nouveaux tenants de la rigueur douce pour redonner aux investisseurs la confiance nécessaire à toute relance de la croissance. Car sans cela, les chances que les tentatives de lutte contre le chômage et la pauvreté fonctionnent sont  minces.>> LIRE AUSSI L\'austérité est morte, vive l\'austérité !
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