Le débat sur l'immigration se radicalise aux États-Unis

La minorité hispanique des États-Unis, dont la participation sera cruciale lors des élections de mi-mandat de novembre, ne décolère pas. Barack Obama comme George W. Bush avant lui, ont promis une réfome de l'immigration visant à progressivement intégrer les quelque 11 millions de clandestins installés aux États-Unis. Or le débat autour de cette refonte se radicalise, ce qui pourrait compromettre leurs espoirs. Dimanche, à Phoenix, la capitale de l'Arizona, une manifestation a rassemblé des milliers de personnes au cours de laquelle le slogan « Yes, we can » de la campagne d'Obama a été détourné en « Si, se puede ! » pour protester contre une loi promulguée par Jan Brewer, la gouverneure républicaine de cet Etat frontalier du Mexique. Cette législation autorise la police à arrêter des individus (même en l'absence de délit présumé), s'ils sont soupçonnés d'être entrés illégalement aux États-Unis. Ancienne gouverneure de l'Etat, l'actuelle secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano a averti que le « ministère de la Justice examinait la loi » devant entrer en vigueur dans 90 jours, afin de vérifier sa constitutionnalité. situation délicate« Le peuple américain mérite une réforme complète de l'immigration », a pour sa part déclaré Barack Obama. L'hôte de la Maison-Blanche se trouve dans une situation délicate : les pourparlers entre démocrates et républicains du Congrès pour aboutir à une réforme de compromis ont capoté. Et après leur vote décrié sur la refonte de l'assurance maladie, des élus de la majorité démocrate craignent que les conservateurs du mouvement Tea Party les prennent pour cible lors des élections de novembre, s'ils soutiennent une intégration des clandestins. Mais, s'il ne pousse pas les démocrates à légiférer d'ici novembre, Obama risque de s'aliéner l'électorat hispanique. Ainsi, le sénateur Robert Menendez craint qu'en l'absence de réforme, ces électeurs, qui ont représenté 7 % des voix lors des dernières élections présidentielles, boudent les urnes en novembre. « Pour eux, il s'agit des droits civiques de leur époque », a expliqué ce démocrate sur CNN. En 2004, l'électorat hispanique avait soutenu George W. Bush puis, en 2008, tourné le dos à John McCain après que les républicains ont sabordé une réforme de l'immigration. Bloquer un texte démocrate avant les élections serait donc aussi risqué pour les élus républicains, estiment les politologues... Quant aux «think tanks» progressistes, ils insistent sur les bienfaits qu'auraient une normalisation du statut des clandestins : en mettant fin à la déflation salariale, elle permettrait de faire croître l'économie américaine de 1.500 milliards de dollars sur dix ans.
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