Hollande lance une "offensive" sur l'emploi... sur fond de hausse du chômage

Sur le front de l\'emploi, à défaut de résultats immédiats faute de croissance, le président de la République et le gouvernement cherchent à faire preuve de volontarisme pour montrer leur mobilisation face à la principale préoccupation des Français. D\'où cette « séquence emploi » concoctée par les experts de l\'Elysée, alors que les (mauvais) chiffres du chômage d\'avril seront connues jeudi 30 mai. Deux temps dans cette séquence emploi : l\'un européen, destiné à montrer que le moteur franco-allemand est toujours allumé ; l\'autre, davantage franco-français avec un déplacement de François Hollande dans l\'Aveyron et le Tarn sur le thème de l\'emploi. Ainsi, le président de la République a reçu ce 28 mai au Palais de l\'Elysée Wolfgang Schaüble, Ministre allemand des Finances, Ursula von der Leyen, ministre allemande du Travail et des Affaires sociales et Enrico Giovanni, Ministre italien du Travail et des Politiques sociales. Il s\'agissait de donner le coup d\'envoi d\'une « offensive » franco-allemande pour l\'emploi des jeunes en Europe. Le chef de l\'Etat a souhaité que le processus mène à l\'adoption d\'un « véritable plan pour l\'emploi des jeunes » dès le Conseil européen des 27 et 28 juin. Selon lui, ce plan devra mobiliser les secteurs public et privé, en pleine association avec les partenaires sociaux, afin de favoriser l\'insertion des jeunes.Un plan européen pour l\'emploi des jeunesIl devra en particulier permettre le développement de l\'apprentissage et faciliter la mobilité en Europe des apprentis grâce à un « Erasmus de l\'alternance ». L\'initiative décidée dans le cadre du budget européen à hauteur de 6 milliards d\'euros pour les deux prochaines années (l\'hebdomadaire allemand « Der Spiegel » parle lui de seulement 3,5 milliards, d\'après des sources internes de la Commission européenne) devra être mise en œuvre rapidement et efficacement et complétée par l\'allocation de fonds structurels. La Banque européenne d\'investissement sera pour sa part invitée à accélérer les financements supplémentaires permis par sa recapitalisation décidée dans la cadre du Pacte de croissance. La priorité devra être donnée aux crédits aux PME dont l\'activité est essentielle pour l\'emploi. A cet égard, le président de la République a confirmé qu\'il se rendrait à Berlin le 3 juillet pour participer, aux côtés de la chancelière Angela Merkel (attendue jeudi 30 mai à Paris), à une réunion des ministres européens de l\'emploi qui prolongera la mobilisation pour la mise en œuvre du plan européen pour l\'emploi des jeunes.Promotion des accords investissements contre assouplissement temps de travailDemain mercredi 29 mai, cette séquence emploi va se poursuivre. Mais, cette fois, la dimension sera nettement plus hexagonale. Un bilan de la politique pour l\'emploi (contrats aidé, accord sur l\'emploi du 11 janvier, crédit d\'impôt compétitivité emploi) sera dressé lors du Conseil des ministres. Puis François Hollande recevra à l\'Elysée une cinquantaine d\'acteurs de terrain (préfets, DRH de grandes entreprises, responsables de Pôle emploi, etc.) pour échanger avec eux et tenter de renforcer la mobilisation nationale pour l\'emploi. Il s\'envolera pour l\'Aveyron ou François Hollande pour visiter une usine Bosch à Rodez. Cette usine de 1.600 salariés à la particularité d\'avoir signé avec les syndicats (y compris SUD et la CGT !) un accord sur le développement industriel qui a permis d\'éviter un plan social. Le texte prévoit qu\'en échange d\'un investissement apporté par Bosch de 30 millions d\'euros pour moderniser le site, les syndicats acceptent une modération salariale (les salaires ne progresseront que de 0,6% en 2014, soit deux points de moins que les autres années) et, surtout, une modification des rythmes de travail. Concrètement, les salariés renonceront à quelques jours de RTT qui seront mis dans un pot commun et lorsque l\'activité baissera, l\'ensemble des salariés pourra bénéficier de ces RTT plutôt que d\'être mis en chômage partiel. Ainsi, ils ne connaitront pas de baisse de rémunération. Pour l\'Elysée, ce type d\'accords qui vont être facilités par la loi sur l\'emploi issue de l\'accord du 11 janvier 2013, est l\'exemple même de ce qu\'il conviendrait de faire pour éviter les licenciements.Les mauvais chiffres du chômage en avril attendus jeudi 30 maiEnsuite, jeudi 30 mai, François Hollande se rendra dans une nouvelle usine du groupe de cosmétiques Pierre Fabre à Soual dans le Tarn où 150 emplois seront créés....C\'est justement ce jour que les chiffres du chômage du mois d\'avril seront connus. Et ils seront mauvais. Cette séquence, très politique, est destinée à faire contrepoids à leur annonce. Faute de mieux, en attendant de vrais résultats positifs, toujours prévus selon l\'Elysée pour la fin de l\'année.  
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