Chronique de la City ? : la CGT fait frémir la City

Depuis mardi dernier, les rues de la City résonnent des inquiétudes liées à l'arrivée de la CGT. Non, la fédération syndicale hexagonale n'a pas encore ouvert de filiale au Royaume-Uni?; ces trois lettres, dont l'on devrait régulièrement entendre parler ces prochaines semaines, signifient Capital Gain Tax, en français taxe sur les plus-values.Lors de son discours au palais de Westminster, la reine Elisabeth II, qui dévoilait ce jour-là le programme rédigé par l'équipe du Premier Ministre David Cameron et de son adjoint Nick Clegg, a en effet annoncé le relèvement imminent de la taxe sur les plus-values « à un taux plus proche de celui des impôts sur les revenus ».Crainte de « l'effet troupeau »Jusqu'à présent, les plus-values mobilières et immobilières étaient toutes deux taxées à 18 %, au-delà de 10.000 livres sterling de plus-value. Les observateurs de la City s'attendent à une augmentation d'au moins 22 points de pourcentage, qui mènerait le niveau d'imposition à 40 % voire même 50 %.La City s'inquiète donc de l'effet « troupeau » de cette future loi, qui pourrait pousser de nombreux investisseurs à se débarrasser rapidement de leurs actions avant son entrée en vigueur.Les résidences secondaires concernéesLe secteur immobilier est également soucieux, même si la loi ne concerne que les résidences secondaires. De nombreux groupes immobiliers ont avoué avoir enregistré une hausse des demandes d'évaluation de logements, notamment de la part d'investisseurs ayant acheté des biens pour les louer, depuis la formation de la coalition gouvernementale.Les libéraux démocrates de Nick Clegg avaient en effet fait de cette mesure l'un de leurs principaux procédés pour atténuer la fracture sociale. Ils escomptaient même réduire l'exemption initiale aux 1.000 premières livres sterling de plus value.Trahison de l'esprit conservateurLa partie ne semble pourtant pas gagnée pour les nouveaux Robins des bois de la politique britannique. Si David Cameron a confirmé envisager ce relèvement jeudi dernier, son propre camp pourrait venir en aide à la City. La frange la plus à droite du parti Tory voit dans cette loi une nouvelle trahison de l'esprit conservateur, une nouvelle concession majeure à leur allié de circonstance. Ils tenteront donc de limiter sa hausse à 25 %. Le Royaume-Uni se placerait alors à un niveau inférieur à la France* (30,1 %), même si elle s'éloignerait de celui des États-Unis (15 %), de la Chine (10 %) et de la Suisse (0 %). Pas de quoi favoriser la souveraineté européenne de la place de Londres.* Dès l'année 2010, les plus-values mobilières seront taxées en France 12,1 % en dessous pour des ventes inférieures à 25.830 euros, puis 30,1 % (18 % plus 12,1 % de cotisations sociales) à partir de ce seuil. Les plus-values immobilières sont taxées à 28,1 % (16 % + 12,1 %).
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