La Banque de France a aussi un plan pour réduire les dépenses publiques

Si le gouvernement cherche des solutions pour parvenir à réduire sa dépense publique, la lettre introductive au rapport annuel de la Banque de France adressée ce mardi par son gouverneur, Christian Noyer, à François Hollande contient quelques pistes.« Si les efforts ont reposé dans un premier temps, sur des mesures de hausse des prélèvements obligatoires pour obtenir des résultats rapides, l\'atteinte des objectifs affichés nécessite à présent de concentrer les efforts sur la dépense publique, compte tenu du niveau élevé de la pression fiscale atteint et de l\'impossibilité d\'augmenter les charges des entreprises sans dégrader à nouveau l\'activité et l\'emploi », explique Christian Noyer.Dans ce contexte, pour abaisser le niveau des dépenses publiques, outre la baisse « tendancielle » du nombre de fonctionnaires, il suggère à l\'administration de s\'astreindre à rechercher en permanence des gains de productivité, que ce soit au niveau de l\'Etat, au niveau local ou dans les administrations sociales. Ce n\'est pas révolutionnaire mais peut-être est-il utile de le préciser...Les fonctionnaires à la dièteChristian Noyer fait une autre proposition plus technique. Il conseille de ralentir le glissement vieillesse-technicité (GVT) qui détermine l\'évolution de la masse salariale des fonctionnaires. En clair, la Banque de France plaide pour une maîtrise de l\'évolution salariale dans la fonction publique ! Autres suggestions pour rééquilibrer les comptes publics : accélérer le choc de simplification et réexaminer l\'ensemble des politiques publiques dont le rapport efficacité-coût est remis en cause.Un nouvel allongement de la durée de cotisationsEnfin, pour redresser les comptes sociaux, Christian Noyer estime impératif un nouvel allongement de la durée de cotisations ou un relèvement de l\'âge de départ à la retraite. Il souhaite également revenir sur l\'indexation des prestations de l\'ensemble des régimes de l\'inflation, comme le gouvernement l\'a déjà décidé pour les retraites complémentaires.Bien évidemment, au regard de la situation économique, le gouverneur de la Banque de France ne s\'arrête pas là dans ses recommandations, après avoir précisé qu\'il était tout à fait possible de mener conjointement une politique de redressement des finances publiques et de restauration de la compétitivité des entreprises.Pas de hausse du SMICPour redorer le blason du \"Made in France\", Christian Noyer prévient : des hausses « discrétionnaires » du SMIC ne doivent pas remettre en cause à l\'avenir l\'avantage compétitif qui a été donné aux salaires via le crédit d\'impôt pour la compétitivité et l\'emploi, qui « représente un premier pas essentiel » pour rétablir la compétitivité des salaires. Une réflexion globale sur la complexité et le mille-feuilles des règles et procédures administratives est également préconisée.Afin de rééquilibrer le marché du travail, le gouverneur plaide pour une politique tous azimuts, basée « sur une approche moins défensive de l\'emploi ». Concrètement, il recommande d\'ouvrir les professions réglementées, comme l\'avait proposé le rapport Attali, de repenser le système de formation professionnelle, de revoir les dispositifs d\'aides qui visent souvent « à compenser des rigidités qu\'il serait souvent plus efficaces et moins coûteux de corriger directement ». « La défense des emplois stables et permanents est une aspiration légitime ; mais elle s\'exerce souvent au détriment de ceux qui n\'ont pas », résume Christian Noyer.
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