Pour la CGT, le livre blanc de la défense est "un plan social de grande envergure"

La CGT a estimé mardi que le Livre blanc de la Défense n\'était \"ni plus ni moins qu\'un plan social de grande envergure avec 34.000 suppressions d\'emplois pour le ministère auxquels il faut ajouter tous les emplois induis\" et appelé les personnels à une journée de mobilisation le 11 juin. \"Le gouvernement aurait pu annuler les 10.000 suppressions de postes déjà programmées. Au lieu de cela, ce gouvernement de gauche en rajoute 24.000\", a dénoncé auprès de l\'AFP le secrétaire général de la fédération nationale CGT des travailleurs de l\'État, Yannick Malenfant. De plus, il redoute \"de nouvelles annonces de fermetures d\'établissements au sein du ministère\".Ce Livre blanc, rendu public le 29 avril par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et discuté au Sénat mardi, définit les priorités stratégiques - Afrique, renseignement, cyberdéfense, Forces spéciales... - que la Loi de programmation militaire (LPM) traduira à l\'automne en termes budgétaires. Il prévoit notamment 24.000 suppressions de postes dans les armées d\'ici à 2019.Inacceptable de reconsidérer l\'actionnariat des groupes d\'armementDans un communiqué, la fédération nationale CGT des travailleurs de l\'État a jugé en outre \"purement inacceptable\" le fait que l\'État puisse reconsidérer son actionnariat au sein des différentes entreprises d\'armement. \"Plus que jamais, dans un domaine régalien comme celui de la défense, l\'État doit retrouver un rôle de stratège\", a affirmé le syndicat qui estime que la défense \"ne peut dépendre de critères purement financiers\". Pour la CGT, le Livre blanc \"s\'inscrit pleinement dans la continuité du précédent\" de 2008.Ainsi, la fédération déplore la confirmation de l\'engagement de la France au sein de l\'Otan alors que \"dans le contexte actuel, avec les économies à rechercher budgétairement, notre engagement au sein de cette structure aurait dû être revu\". La CGT \"réaffirme sa revendication d\'un désarmement nucléaire multilatéral et son refus de sanctuariser les dépenses de la dissuasion nucléaire\". Le syndicat appelle \"l\'ensemble des personnels du ministère et des sociétés sous sa tutelle à faire du 11 juin une journée de mobilisation nationale contre ces choix stratégiques et contre ce plan social orchestré par le gouvernement\".Maintien de l\'effort selon Jean-Marc AyraultLe Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a quant à lui défendu mardi devant le Sénat le modèle d\'armée prévu par le nouveau Livre blanc qui, selon lui, dessine \"une véritable ambition pour la Défense\" tout en intégrant \"la nécessité d\'un redressement des comptes publics\". Le Livre blanc de la Défense définit les priorités stratégiques que la loi de programmation budgétaire, une fois transmise cet été au Parlement, traduira en termes budgétaires. Il prévoit notamment 24.000 nouvelles suppressions de postes d\'ici à 2019, comme l\'a confirmé vendredi dernier le président François Hollande. Dans une déclaration suivie d\'un débat sans vote, le Premier ministre a assuré ne pas méconnaître \"l\'ampleur de l\'ajustement que ce nouveau modèle va imposer à l\'ensemble du ministère de la Défense\". Il a toutefois souhaité que les réductions par rapport au modèle de 2008 soient mises \"en perspective avec les 54.000 suppressions décidées à l\'époque\". C\'est bien pour cela que leCar au \"maintien d\'un effort de défense volontariste\", le Livre blanc ajoute une seconde exigence : \"le retour à l\'équilibre de nos comptes publics en 2017\", a-t-il souligné devant la haute Assemblée. En euros constants, a-t-il précisé, \"la Nation consacrera à la Défense 364 milliards d\'euros entre 2014 et 2025, dont 179,2 milliards sur la période de la future loi de programmation\". Si l\'impact annuel sera de 31,4 milliards d\'euros les premières années, le retour à un équilibre budgétaire \"nous permettra ensuite d\'accentuer cet effort\", a-t-il ajouté.Protection du territoireS\'agissant des missions définies comme prioritaires, la \"protection permanente du territoire\" implique qu\'en cas de \"crise majeure\", les forces terrestres puissent \"fournir jusqu\'à 10.000 hommes en renfort des forces de sécurité intérieure et de sécurité civile\", a souligné le chef du gouvernement. Autre priorité, la dissuasion nucléaire apparaît \"plus que jamais indispensable dans le contexte stratégique d\'aujourd\'hui\", a fait valoir Jean-Marc Ayrault, jugeant \"pas excessif d\'y consacrer un peu plus de 10 % du budget de la Défense\". En matière de capacités d\'interventions extérieures, \"les armées pourront être engagées dans des opérations de gestion de crise internationale sur trois théâtres distincts, à hauteur de 7.000 hommes\", soit plus qu\'au Mali, a-t-il encore indiqué. Mais bien moins qu\'au Koweït. Une force d\'intervention ridicule...
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