En Chine, immobilier et Bourse plus que jamais liés

« Sans un véritable éclatement de la bulle immobilière, le retour à un marché boursier haussier est fort peu probable ». Selon Andie Xie, stratège indépendant, le sort de la Bourse chinoise est aujourd'hui véritablement lié à celui du secteur immobilier.« L'immobilier siphonne littéralement les capitaux » et tend à « détourner les investisseurs du march頻, estime-t-il. Il serait en grande partie responsable de la chute de 19 % des actions à Shanghaï depuis le début du mois de janvier.Des réformes inéluctablesAndie Xie n'est pas le seul à le penser. La plupart des experts estiment en effet que la défiance des investisseurs risque de persister tant que les mesures gouvernementales (réduction des prêts bancaires notamment destinés aux achats immobiliers) n'auront pas produit d'effets plus visibles sur la spéculation.En avril, l'indice synthétique des prix immobiliers chinois a en effet recommencé à progresser en glissement annuel (+12,8 %). Pour l'heure, « le marché chinois reste dans une phase de hausse des prix anormalement rapide sur le haut de gamme », rappelle Hervé Lievore, stratège chez Axa IM.« Les mesures prises jusqu'à présent devraient permettre de refroidir le marché sans le pénaliser. Les dangers sur la croissance chinoise nous apparaissent donc faibles. Néanmoins, l'accumulation de l'épargne dans les années à venir rendra un certain nombre de réformes inéluctables, notamment celle de la libéralisation des capitaux. »Un scénario noirDans l'immédiat, ce contexte devrait encourager les autorités à poursuivre la mise en oeuvre de nouvelles mesures. La ville de Shanghai réfléchirait par exemple, selon un article paru vendredi dans le Sécurities Times, à la collecte d'un nouvel impôt.C'est cette perspective qui, en faisant planer le risque d'une baisse de leurs bénéfices, a valu aux valeurs des principaux promoteurs d'être une fois de plus malmenées vendredi. China Vanke a cédé 1,3 %, Poly Real Estate 2,5 %, et Gemdale près de 3 %. « De tels niveaux signifient clairement que les investisseurs intègrent un scénario noir sur le marché immobilier et qu'ils ne croient pas au succès des politiques gouvernementales pour enrayer la surchauffe», lance Jerry Lou, stratège en Chine chez JP Morgan...
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