Les valeurs bancaires minent les indices

Après avoir clôturé l'année 2009 en fanfare, les investisseurs en actions pensaient la crise consécutive à la chute de Lehman définitivement enterrée. C'était trop vite ignorer les répliques du séisme. Car une deuxième faille s'est ouverte depuis le début de l'année sur les Bourses européennes. Certaines places ont mieux résisté que d'autres mais globalement les pressions vendeuses ont pris le dessus. À mi-parcours annuel, l'indice Euro Stoxx 50 accuse un repli de 10 %, suivi de près par le CAC 40. À la City, le Footsie a, dans le même temps, limité son repli à 6,30 % tandis que l'Ibex a violemment décroché de près de 20 %. À la tempête économico-financière de 2008, s'est substitué le boulet de l'endettement public de la zone euro. Les plans de relance nécessaires à la sortie de récession ont coûté très cher aux pays de la zone euro, qui ne respectaient déjà pas pour la plupart d'entre eux les conditions du Pacte de stabilité signé à Maastricht en 1992. In fine, la remontée du risque souverain a provoqué un mouvement de panique dans les salles de marché. D'abord avec la Grèce. Les craintes de faillite de l'État hellénique se sont traduites par un premier ressac du CAC 40 sous la barre des 3.600 points début février alors qu'il cotait encore au-dessus des 4.000 points début janvier. Jusqu'à ce que les États membres de la zone euro décident de sauver le soldat grec et de lui allouer 110 milliards d'euros. L'indice parisien est reparti vers un sommet annuel de 4.065,65 points atteint le 15 avril. Mais le répit a été de courte durée. Depuis, l'attention des opérateurs s'est portée sur la fragilité financière des pays du Sud, parmi lesquels figurent l'Espagne et le Portugal. Ravivant ainsi les inquiétudes quant à l'impact des mesures d'austérité sur la croissance économique du Vieux Continent et par là même sur les comptes des entreprises cotées européennes. Résultat, les grands indices boursiers européens, à l'exception de l'Allemagne, qui a profité du dynamisme de ses fleurons industriels, ont franchi de nouveaux plus-bas au cours du mois et demi écoulé. Le tout dans un contexte de volatilité relativement élevé puisque le VIX, le baromètre de la peur de Wall Street, cote toujours 8 points au-dessus de sa moyenne historique de 20 %. Plus globalement, le secteur financier qui pèse souvent lourd dans les indices (18 % pour le CAC 40) influe négativement sur la tendance. Entre la montée du risque souverain et la perspective d'un durcissement des contraintes réglementaires, des groupes comme Société Généralecute; Générale, Crédit Agricolegricole ou encore BBVA ont perdu de 25 % à 30 % de leur valeur en six mois.Fabio Marquetty
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