L'euro attaqué tous azimuts

Chahuté par la montée en puissance de la crise de la dette souveraine, l'euro a chuté comme une pierre victime de spéculateurs acharnés. Au point que ses détracteurs ont mis en doute ses chances de survie, onze ans à peine après son lancement. En mai, les positions courtes - vendeuses - d'euro contre dollar sur les marchés à terme ont atteint des records absolus, laissant redouter une rechute du couple vers la parité, que l'on n'a pas revisitée depuis 2002.Le 7 juin, les attaques ont culminé avec une chute de l'euro à un point bas de quatre ans face au dollar. Ce lundi maudit, la monnaie des Seize ne valait plus que 1,1875, affichant une décote de 22 % depuis janvier. Ce même jour, l'euro tombait à un plancher de neuf ans vis-à-vis du yen, pour ne plus valoir que 108,10.Le retour d'un certain goût du risque a mis un terme temporaire à cette descente aux enfers, qui a permis à l'euro de terminer la première partie de l'année 2010 autour de 1,23 dollar et de 110 yens. Mais rien n'est encore joué car, toujours l'arme au pied, les vendeurs d'euros ont déplacé leurs attaques vers d'autres sphères. C'est ainsi que le franc suisse a pulvérisé une série de records de vigueur tout au long du mois de juin culminant à 1,3384 pour 1 euro ce lundi. Depuis début 2010, le seul franc qui ait survécu au lancement de l'union monétaire européenne, si l'on excepte le CFA, s'est revalorisé de plus de 10 % par rapport à l'euro, alors que, jusqu'à une époque récente, la Banque Nationale Suisse parvenait à le canaliser. Elle a baissé les bras à l'issue de sa réunion trimestrielle du 17 juin, ouvrant un boulevard aux acheteurs de cette traditionnelle monnaie refuge en temps de crise. Même la livre sterling tire son épingle du jeu. Aspirée vers la parité fin 2009, elle a regagné plus de dix figures depuis le début de l'année, pour culminer en milieu de semaine dernière à 0,8180 pour 1 euro, son plus haut niveau depuis dix-huit mois. Isabelle Croizard
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