L'or ou la revanche de l'épargne sans rendement

Les matières premières, les investisseurs y croient. La preuve?: ils continuent à placer de nouveaux fonds sur cette classe d'actifs malgré la crise, malgré les soubresauts des cours du pétrole, les évolutions erratiques des métaux, la petite forme des céréales, la volatilité du sucre, du café, du cacao... Les flux d'entrée de capitaux sur les matières premières ont atteint 8,6 milliards de dollars en mai, un chiffre quasi historique. Et il est vrai que certaines ont brillé, comme l'or et l'argent (+ 13 % chacune). Le métal jaune a plus que jamais joué son rôle de monnaie ultime, traînant derrière lui l'argent et certains métaux précieux. Il a battu de nouveaux records, se hissant à plus de 1,266 dollar l'once le 21 juin.Pourtant, la plupart des ressources naturelles ont vu leurs cours baisser. Les indices de matières premières reculent, de près de 7 % pour l'indice Reuters-Jefferies CRB par exemple. Ce recul dissimule à la fois une forte volatilité et une grande disparité des trajectoires. La première matière première en volumes traités sur les marchés, le pétrole, n'est pas responsable de la baisse. Le baril a en effet grimpé jusqu'à 86 dollars, puis chuté jusqu'à 68, mais est revenu fin juin à son niveau de début janvier. Les céréales ont également peu évolué sur la période. En revanche, métaux et minerais ont fortement contribué à la baisse. Très liés au rythme de l'activité économique et de la construction, certains métaux ont mal vécu les perspectives assombries sur la zone euro. Le zinc affiche un recul de 28 %, le plomb de ? 25 %, l'aluminium de ? 11 %. Le premier semestre a aussi été témoin d'une spéculation débridée sur les « soft commodities », les céréales du petit déjeuner. Le café s'est emballé de 20 %, alors qu'on attend une récolte exceptionnelle du premier pays producteur, le Brésil. À force de l'attendre, l'offre se fait rare sur le marché physique, et certains intermédiaires jouent de cette situation en conservant leurs sacs de café bien à l'abri. Idem sur le sucre, qui s'était envolé au second semestre 2009. La chute a été féroce?: ? 26 %. A. R.
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