Estrosi remet la pression sur Total et EDF à Dunkerque

Le gouvernement a décidément du mal avec sa politique industrielle. Même quand il est actionnaire à 85 % d'un groupe, comme c'est le cas pour EDF, il ne parvient pas à faire partager ses vues. Après l'annonce par l'électricien du report de sa décision concernant son projet de méthanier à Dunkerque, le ministre de l'Industrie tente de reprendre la main en recevant mardi après-midi des dirigeants d'EDF et de Total pour une « réunion de travail approfondie ».Christian Estrosi était monté au front, avant les élections régionales, pour tenter d'apaiser la fièvre sociale déclenchée par l'annonce par Total de la fermeture de sa raffinerie près de Dunkerque, Il avait publiquement fait mine d'obliger le pétrolier à revoir sa copie en matière d'accompagnement social et de réindustrialisation du bassin d'emploi. Pièce maîtresse de cette communication : l'annonce par Total de son entrée à hauteur de 10 % dans le projet de terminal méthanier mené par EDF à Dunkerque. Avec la promesse d'embaucher 50 personnes de chez Total. Seul problème, EDF repousse depuis 2006 sa décision. Promise « avant l'été », elle vient encore une fois d'être reportée. Aucune nouvelle échéance n'a été précisée.Sur place, la déception est d'autant plus grande que le préfet venait de signer au printemps deux arrêtés qui permettent le démarrage du chantier. Mais EDF persiste dans son hésitation. L'investissement prévisionnel est passé de 700 millions d'euros à 1 milliard, voire à 1,4 milliard d'euros selon certains, dans un marché qui souffre de surcapacités. Et les partenaires ne se bousculent pas. Selon nos informations, seuls Total et l'espagnol Gas Natural sont intéressés. En outre, « Henri Proglio veut remettre à plat la stratégie gazière du groupe », explique une source interne. projet de substitutionCe qui ne fait pas les affaires de Christian Estrosi. Il a réaffirmé jeudi qu'il n'était « en aucun cas » question de fermer la raffinerie Total de Dunkerque, « sans projet industriel de substitution ». Chez Total, on souligne que la consultation des élus de la raffinerie s'est achevée le 24 juin, ouvrant la voie à la conversion du site. « On n'a jamais cru à l'histoire du terminal méthanier », a réagi Philippe Wullens, délégué syndical Sud de la raffinerie. Il juge « lamentable de la part de la direction de Total de laisser de faux espoirs aux gens ». M.-C. L.
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