L'affaire Woerth, poison politique à deux ans de la présidentielle

Le « Premier Cercle » ne s'est pas réuni lundi soir à Paris, un signe parmi d'autres de la tempête politique qui perdure autour de l'affaire Bettencourt, devenue en quelques jours l'affaire Woerth. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a confirmé qu'une réunion des donateurs les plus aisés du parti présidentiel avait été « reportée », mais il a souligné que le ministre du Travail, toujours trésorier de l'UMP, ne devait pas y participer. Dans la foulée, la majorité a intensifié la contre-attaque amorcée dimanche par Eric Woerth, qui avait estimé être une « cible politique » parce que porteur de la réforme emblématique des retraites. Xavier Bertrand a ainsi dénoncé une « chasse à l'homme » menée, selon lui, par les socialistes. Mais des voix discordantes commencent à se faire entendre à droite. L'ancien Premier ministre Alain Juppé a ainsi déclaré lundi qu'Eric Woerth « devrait choisir » entre ses fonctions ministérielles et celles de grand argentier de l'UMP. DiscréditEt le plaidoyer pro domo du ministre du Travail sur le plateau du Grand Jury RTL-LCI-« Le Figaro », dimanche soir, n'a pas désarmé la gauche, qui continue de demander des explications sur les liens entre les époux Woerth et l'héritière de L'Oréalcute;al. Le PS s'est défendu de toute « malveillance ». Mais, pour Jean-Christophe Cambadélis, l'un des principaux lieutenants de la première secrétaire du PS, Martine Aubry, ce n'est rien de moins que « l'ensemble du gouvernement qui est discrédité et devrait s'en aller ». « Il ne faut pas que M. Woerth surestime la capacité de patience des Français », a lancé le député PS sur France Info en ajoutant : « Ce gouvernement abîme la France. » L'ancien patron du PS François Hollande a dénoncé, « au sommet, chez les élites politiques, une forme de relâchement, d'imprudence ». Claude Bartolone, membre de la direction du PS, a suggéré de son côté que les questions liées à l'affaire Bettencourt, devenue en quelques jours l'affaire Woerth, soient examinées par la commission des Finances de l'Assemblée nationale, ou par une commission d'enquête parlementaire, ou encore par la Cour des comptes. L'ancien ministre socialiste de l'Economie Michel Sapin a estimé qu'il n'appartenait pas aux députés d'appeler à la démission d'Eric Woerth, mais il a aussitôt ajouté que la situation était devenue « insupportable » pour le ministre et pour le gouvernement. Pour l'instant, l'exécutif résiste à la tourmente. Nicolas Sarkozy est monté à deux reprises en première ligne ce week-end pour rappeler qu'il maintenait sa « confiance » à Eric Woerth. Mais dans la majorité certains commencent à s'inquiéter des conséquences de l'affaire sur la réforme des retraites. Des conséquences ainsi résumées par le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon : « ça m'arrange que [le ministre du Travail] reste en poste, parce qu'il est affaibli ».
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