Sarkozy veut moraliser le comportement de ses ministres

Pas de noms mais certains vont se sentir forcément visés. Après les manquements de quelques ministres ou secrétaires d'Etat, Nicolas Sarkozy, dans une lettre au Premier ministre, rappelle à chacun les règles élémentaires de la gestion publique que d'aucuns semblaient avoir oublié. «Ceux qui incarnent l'intérêt général (...) ont une responsabilité particulière qui découle de leur mission, celle de faire un usage irréprochable de l'argent public» écrit le président de la République. Et pour illustrer sa volonté que l'Etat fasse preuve d'exemplarité, Nicolas Sarkozy annonce une série de dispositions - il reviendra à François Fillon de les mettre en musique dès le mois de septembre - qui visent à la fois les ministres, leurs entourages et plus généralements les agents publics.Nicolas Sarkozy, dans une référence à peine voilée à l'affaire des cigares de Christian Blanc, rappelle que les ministres paieraient leurs frais privés «sur leurs deniers personnels» et qu'ils encourraient des «sanctions» en cas d'abus. Le président de la République confirme la suppression, «cette année», de la garden party du 14 juillet à l'Elysée, et annonce la fin des chasses présidentielles qui « seront remplacées par de simples battues de régulation ». En pleine crise des finances publiques, l'Etat se veut plus modeste. Les déplacements des ministres et secrétaires d'Etat seront donc plus encadrés. Les membres du gouvernement devront opter pour le train plutôt que pour l'avion, se faire accompagner par des délégations moins nombreuses et si possible être hébergés dans des locaux des services de l'Etat. Finis les hôtels, direction les ambassades ou les préfectures...Le chef de l'Etat rappelle aussi une règle dont les ministres s'affranchissent régulièrement à savoir que le nombre de collaborateurs de cabinet ne doit pas dépasser 20 pour les ministres et 4 pour les secrétaires d'Etat. Exprimant également la volonté de réduire le bénéfice des avantages en nature, le chef de l'Etat a annoncé des restrictions sur les logements et les véhicules de fonctions qui aboutiront à la suppression de «10.000 véhicules et de 7.000 logements de fonctions d'ici 2013».10 milliards d'eurosEnfin, Nicolas sarkozy a confirmé le lancement d'une deuxième vague de la révision générale des politiques publiques avec un objectif d'économies de 10 milliards d'euros (voir La Tribune de lundi 28 juin). Ce passage au tamis des politiques publiques permettra de documenter le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite (soit 100.000 départs d'ici 2013) et les coupes dans les dépenses prévues dans le prochain budget triennal.
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