Alerte sur les déficits et la dette

Le G20 de Toronto n'a pas permis de trancher le débat opposant les tenants d'un retour à la rigueur budgétaire sans délais aux partisans d'un redressement progressif des finances publiques afin de ne pas casser une reprise encore fragile. Pour la Banque des règlements internationaux (BRI) qui tenait son assemblée générale lundi il n'y a pas vraiment de débat. « Nous ne pouvons plus attendre le retour à une forte croissance pour amorcer la réorientation des politiques », met en garde son directeur général Jaime Curuana. La crise a provoqué une détérioration « spectaculaire » des finances publiques des pays avancés. Leur dette agrégée passerait en effet de 76 % du PIB en 2007 à plus de 100 % en 2011. Les pays développés ne doivent pas se laisser bercer par le retour de la croissance car la reprise sera « lente », estime la BRI dans son rapport annuel. Quant au coût ultime de l'assainissement du système financier, il reste « inconnu ».dépenses santé et retraiteMais surtout, l'explosion prévisible des dépenses de santé et de retraite va mettre les finances publiques à rude épreuve au cours des prochaines décennies. Le vieillissement entraînerait une hausse des dépenses de 3 points de PIB d'ici 2050 en France, de 5 points en Allemagne et de 8 points aux États-Unis. Afin que les États prennent la mesure des enjeux, la BRI a calculé l'évolution de la dette si les pays riches sanctuarisent recettes et dépenses publiques hors santé et retraite à partir de 2011. La dette des États-Unis approcherait 450 % du PIB en 2040 ! Elle dépasserait 300 % en France !La BRI propose deux autres scénarios. Le premier retient une réduction d'un point de PIB par an pendant dix ans du solde budgétaire primaire hors dépenses de santé et de vieillesse. Le troisième retient en plus une stagnation des dépenses vieillesses sur l'ensemble de la période. Seule une stratégie de long terme de réduction des déficits publics permet d'éviter un effet boule de neige de la dette. Il en va de l'intérêt des pays industrialisés. « Pour les pays dotés d'un ratio dette/PIB supérieur à 90 %, le taux de croissance médian est inférieur d'un point (et le taux moyen de 4 points) à celui des pays qui ont un ratio plus bas », souligne la BRI.
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