Le système financier reste vulnérable, prévient la BRI

Certes, les institutions financières ont recommencé à engranger des bénéfices. Bon nombre d'entre elles en ont d'ailleurs profité pour renforcer leurs fonds propres. Il n'empêche. La vulnérabilité persistante du système bancaire reste l'un des principaux sujets d'inquiétude de la Banque des Règlements Internationaux (BRI). « Les banques sont encore fragiles et les bénéfices engrangés récemment ne vont peut-être pas durer », a indiqué l'institut de Bâle. En cause : les nombreux défis auxquels seront confrontés les établissements financiers dans les mois et les années qui viennent. Le premier d'entre eux consistera pour les banques à s'affranchir des programmes de soutien qui les maintiennent - elles ou les marchés dont elles dépendent - sous perfusion. Ces mesures exceptionnelles, si elles sont maintenues trop longtemps, risquent en effet de créer des « banques zombies », totalement dépendantes des aides publiques, prévient la BRI. L'arrivée à échéance de 3.000 milliards de dollars de titres de dette ces deux prochaines années constitue le deuxième défi. Il sera d'autant plus délicat à relever qu'aujourd'hui, les primes de risque sur les obligations bancaires sont à des niveaux dix fois plus élevés qu'avant 2007 et que le sentiment de marché à l'égard des banques s'est nettement détérioré. « À terme, les banques qui peinent à trouver de nouvelles sources de capitaux devront réduire leur taille », prévient la BRI dans son rapport annuel.nouvelles pertes« Certains établissements peuvent éprouver des difficultés à survivre par eux-mêmes à la crise, au vu des perspectives de nouvelles pertes sur prêts, de l'élévation du coût des ressources et des fortes tensions sur les refinancements », a insisté le directeur général de la BRI, Jaime Caruana, à l'occasion de l'Assemblée générale de l'institution ce lundi. L'institution de Bâle, qui compte parmi les rares à avoir prévu la crise des subprimes, évoque également la menace de l'immobilier commercial américain. « On peut s'attendre à ce que l'exposition à l'immobilier commercial entraîne de nouvelles pertes », avertit-elle dans son rapport annuel. Aux États-Unis, ce secteur « a perdu plus d'un tiers de sa valeur par rapport à son pic et le taux d'impayés sur les prêts immobiliers commerciaux a dépassé 8 %, soit le double par rapport à fin 2008 », estime-t-elle. Sans surprise, pour l'institut de Bâle, seules les réformes engagées sous son égide visant notamment à renforcer les exigences de fonds propres, les liquidités et à réguler les structures d'endettement pourront sauver les banques. Jaime Caruana s'est félicité de la publication prochaine des « stress tests » (tests de résistance) en Europe, ainsi que du soutien du G20 à la réforme des règles prudentielles. « La consolidation budgétaire dans certains pays, la publication des résultats des stress tests des banques européennes et le soutien du G20 au calendrier de la réforme réglementaire sont autant de pas en avant importants », a-t-il déclaré. Sophie Rolland
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