Pourtant défensif, le secteur agroalimentaire ne convainc pas

Après avoir mieux résisté que le reste de l'industrie en 2009, les entreprises françaises de l'agroalimentaire craignent une année 2010 plus difficile. Selon les prévisions du groupe Xerfi, tout porte à croire que la reprise ne se fera réellement sentir, dans ce secteur, qu'à partir de 2011. Interrogé par Alma consulting Group, les chefs d'entreprise confirment cette tendance. Prudents dans leurs investissements, ils prévoient des effectifs stables et des marges nettes ne laissant que peu d'espoir d'amélioration.En Bourse, l'instabilité économique générale a pourtant permis aux secteurs défensifs de retrouver la faveur des investisseurs. Ainsi, depuis le début de l'année, l'indice Bloomberg des 500 premiers groupes agroalimentaires européens, s'est revalorisé de plus 10 % alors que l'indice Eurostoxx 600 chutait de près de 3 %. Dans le top des hausses de l'indice, Danone est neuvième, Nestlé est onzième. Unilever, en revanche, est dans les plus fortes baisses. Marchés maturesLes résultats trimestriels de ces géants sont certes supérieurs à ceux de l'année précédente et aux attentes des analystes. Mais l'effet de base y étant pour beaucoup, ils n'ont pas totalement convaincu. A l'annonce d'une augmentation de 4,1 % de son activité trimestrielle contre 3,5 % en 2009 et 3,2 % prévus,le géant anglo-néerlandais Unilever a bondi de 3,24 %, fin avril. Mais lors des six séances qui ont suivies, il a perdu 7,14 %. Nestlé, avec une croissance organique de 6,5 %, dépassant les 5,1 % attendus, n'a progressé que de 0,34 % à la même période. Danone, quant à lui, s'est replié de 1,56 % après la publication, en avril aussi, d'une progression de son activité trimestrielle de 7 % dépassant les 5,9 % attendus.La baisse du français a été amplifiée par sa volonté de ne plus communiquer sur les bénéfices de ses produits phares Actimel et Activia. Les marchés de la zone euro sont en effet considérés comme matures et soumis à la forte concurrence des produits de distributeurs (MDD). Selon Hartman Group, 47 % des consommateurs préfèrent une MDD à une marque nationale. Dans une consommation déjà en berne du fait de l'annonce successive des plans d'austérités, les thèmes de la nutrition verte (avec emballage recyclable notamment) et aliments bénéfiques pour la santé permettront de conserver les parts de marchés. Mais la croissance viendra principalement des pays émergents. Unilever y réalise déjà la moitié de son chiffre d'affaires et de son bénéfice. Danone 45 %. Nestlé a annoncé qu'il prévoyait y réaliser dans les prochaines années 20 milliards de francs suisse de ventes contre 8 milliards actuellement. Encore faut-il que les devises de ces pays ne soient pas trop faibles et que l'inflation des cours des matières premières reste raisonnable.
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