Les Sagas de BFM Radio

STRONG>Capitaine tempêteIl y a bientôt deux ans, la banque qu'il dirige comme administrateur délégué en tandem avec l'ancien Premier ministre belge Jean-Luc Dehaene, a failli s'effondrer. Pierre Mariani est arrivé, en plein collapsus, à la tête de celle qu'on prenait pour une banque pépère. Les États belge, français et luxembourgeois viennent de faire un chèque de 6?milliards d'euros. Insuffisant pour les marchés. Nommé le 7?octobre 2008, Pierre Mariani prend ses fonctions le lundi suivant. «?J'ai réuni les douze membres de l'ancien comité de direction de Dexia qui m'ont dit?: ??Bienvenue, la banque ne passera pas jeudi??. Nous étions mardi?», raconte-t-il. Le lendemain, réunion politique au sommet. Les États apportent 150?milliards d'euros de garantie. Dexia et l'économie européenne peuvent respirer. Aujourd'hui, Dexia va mieux. Pierre Mariani aussi. Le «?très méditerranéen?» (c'est lui qui le dit), banquier, est un pur produit de la méritocratie républicaine française. Droit public, HEC, ENA, dont il sort inspecteur des finances à Bercy. Un parcours sans accroc jusqu'au poste qui marquera sa carrière. De 1993 à 1995, il est le directeur du cabinet de Nicolas Sarkozy alors ministre du Budget et porte-parole du gouvernement Balladur. Depuis, les deux se vouent une amitié sans faille. «?Tous ceux qui ont travaillé avec lui ont gardé des liens très forts?», avoue le banquier à demi-mot. Deux années intenses et un point d'orgue de son parcours dans la haute administration qu'il quitte à la défaite d'Édouard Balladur aux présidentielles de 1995.Il entre chez BNP Paribas en 1996 et gravit les échelons jusqu'à devenir «?papabile?». «?Je dois vous dire que je ne connaissais pas bien Pierre Mariani avant 2003. Nos routes ne s'étaient pas beaucoup croisées. Et c'est vrai que ça a amusé les gens dans BNP Paribas l'idée que l'ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy fût le chef de l'ancien directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn?», se souvient François Villeroy de Galhau, aujourd'hui membre du comité exécutif de BNP Paribas et directeur de cabinet de DSK à Bercy de 1997 à 1999. Mais le 7?octobre 2008, Pierre Mariani quitte son fauteuil confortable de BNP pour le siège éjectable de Dexia. «?C'était l'opportunité d'aller diriger une banque, d'être numéro?1. C'était une demande du gouvernement, quasiment une mission, et troisièmement, c'était une banque en crise dans la crise la plus grave que l'économie mondiale ait connue depuis 50 ou 60 ans?», résume Pierre Mariani. Deux ans plus tard, Dexia se requinque et «?recherche un développement accéléré qui passera par un adossement ou non le moment venu?». Charlotte Richard
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