Le soutien à l'emploi  ? des jeunes prolongé

L'heure n'est pas encore à l'euphorie, mais le pire de la crise semble bel et bien passé en matière d'emploi des jeunes. Le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans a enregistré une baisse de 1,4 % en juin par rapport à mai, selon les statistiques du chômage diffusées mardi. Autre signe encourageant, la quasi-stabilité sur un an du nombre de chômeurs de cette tranche d'âge (+ 0,1 %). « Depuis le début de l'année, le chômage des jeunes n'a pas augmenté », s'est réjoui Laurent Wauquiez, le secrétaire d'Etat à l'Emploi mercredi sur RMC. Cette amélioration reste cependant fragile. Elle est plus le fruit d'un effort accru en matière d'aide à l'embauche des jeunes qu'à une inflexion du marché du travail. Dès le début de la crise, le gouvernement Fillon voit avec inquiétude déraper la courbe du chômage des moins de 25 ans. En cause, la décélération brutale des contrats en alternance (apprentissage et contrats de professionnalisation), les employeurs ayant mis le pied sur le frein dès que l'activité a commencé à ralentir. aides aux entreprises renforcéesDès avril 2009, les aides accordées aux entreprises recrutant des jeunes en alternance sont musclées. Ainsi, les employeurs qui procèdent à une embauche en apprentissage bénéficient du dispositif « zéro charge » pendant un an. Et si l'entreprise compte moins de 50 salariés, une aide de 1.800 euros par apprenti recruté lui est versée. Pour les contrats de professionnalisation, le dispositif est différent, avec une aide d'un montant de 1.000 euros (porté à 2.000 euros pour les jeunes n'ayant pas le niveau bac) versée à toutes les entreprises sans condition de taille. Un an après sa mise en oeuvre, le plan a eu un effet positif. Entre janvier et juin 2010, quelque 64.334 entrées en contrat d'apprentissage ont été enregistrées par le ministère de l'Emploi, soit presque autant que sur la même période de 2009 (67.675 entrées). Et le stock d'apprentis - 394.000 jeunes - a quasiment retrouvé son niveau de 2009 (395.000). En matière de contrats de professionnalisation, l'impact a été moindre - 40.168 entrées sur les six premiers mois de 2010, contre 42.320 en 2009 - mais les aides ont sans aucun doute permis d'éviter un effondrement total d'un dispositif moins couru - car moins connu - que l'apprentissage. Pas question, pour autant, pour l'exécutif de se satisfaire de ce succès relatif. Au premier trimestre de 2010, le taux de chômage des jeunes (23,3 %) restait à un niveau très supérieur de celui des autres catégories de population (8,6 % pour les 25-49 ans). Et l'arrivée d'un nouveau flot de jeunes diplômés sur le marché du travail en septembre laisse craindre une envolée à l'automne. Pour l'éviter, le gouvernement a décidé, début juillet, de prolonger les aides à l'apprentissage et aux contrats de professionnalisation au moins jusqu'à la fin de l'année. Il devrait aussi jouer sur le volume des contrats aidés destinés aux associations ou collectivités locales et souvent occupés par des jeunes sans qualifications. Dans une instruction récente aux préfets et publiée par l'Agence emploi formation (AEF), l'Etat vient de débloquer une enveloppe de 40.000 contrats d'accompagnement par l'emploi (CAE) supplémentaires pour le second semestre. Pour 2011, en revanche, l'exécutif prévoit de réduire la voilure, avec 340.000 contrats aidés, contre 400.000 en 2010. Pour l'instant... Agnès Laurent
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