Le gouvernement espère mieux valoriser sa recherche publique

Lundi, lors de la 35e conférence internationale de la physique des hautes énergies (Ichep), le chef de l'État a encore exhorté les chercheurs français « à innover », rappelant que l'enseignement supérieur et la recherche sont « la solution pour sortir de la crise ». Mais en France, le transfert entre recherche publique et applications industrielles peine toujours à se faire, malgré la loi Allègre sur l'innovation de 1999 (la France est au 6e rang mondial pour les publications mais au 20e pour l'innovation). « Les chercheurs sont évalués sur leurs publications et ils n'intègrent pas la notion de création », note Nicolas Leterrier, délégué général du pôle de compétitivité grenoblois Minalogic.Le gouvernement multiplie donc les mesures depuis 2007. La gestion des brevets a été simplifiée avec l'instauration en juillet 2009 d'un mandataire unique dans les unités mixtes de recherche (qui cumulent plusieurs tutelles). Les organismes de recherche (CNRS, Inserm...) se sont regroupés au sein d'alliances thématiques (sciences de la vie, énergie....) pour simplifier les interfaces avec le privé. Surtout, le grand emprunt va consacrer 2 milliards à la création d'instituts de recherche technologique regroupant industriels et recherche publique et 1 milliard à la dotation d'un fonds national de valorisation. Objectif de ce fonds : soutenir une dizaine de sociétés d'accélération du transfert de technologies (SATT) chargées notamment de favoriser les phases risquées (maturation de projets, preuve de concept, préamorçage...). Ces SATT ont vocation à être implantées dans les pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) et à se substituer aux dispositifs qui y coexistent. Ce fonds abondera aussi France Brevets (lire ci-dessus) et financera cinq consortiums de valorisation, labellisés par les alliances thématique de recherche. L'idée de ce second niveau est de constituer des grappes de brevets par grands marchés. L'appel à projet doit être lancé d'ici à la fin de la semaine.requêtes industriellesPour autant, prévient Nicolas Leterrier, « il ne faut pas rhabiller ce qui existe. Il y a une organisation à mettre en place pour répondre aux requêtes industrielles, en fonction des thématiques ». Selon lui, la priorité est de professionnaliser le processus. Un besoin aussi soulevé par le rapport du conseil d'analyses économique présenté mercredi. « Il faudrait multiplier par deux les professionnels de haut niveau [ndlr : entre 50 et 100 à l'heure actuelle selon Valérie Pécresse]dotés à la fois d'une compétence industrielle et d'une expérience scientifique solide », préconise Jean-Claude Prager, l'un des coauteurs. Selon lui, les bons valorisateurs sont dans les services d'intermédiation spécialisés comme les cabinets de conseils en propriété intellectuelle. Clarisse Jay
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