« Nous souffrons d'un manque de stratégie d'innovation claire »

Jean-Claude Prager, Coauteur du rapport du CAE *Comment expliquez-vous le retard de la France en matière de valorisation de la recherche ?La première raison est celle du manque d'efficacité de la recherche fondamentale. Ensuite, il y a un problème de relations entre le monde économique et les universités. Enfin, nos capacités de transfert n'ont pas la masse critique et ne sont pas assez professionnalisées. Bref, il n'y a pas de stratégie d'innovation claire et le cloisonnement administratif créé un déficit de conception. La notion de « marché des brevets » ne favorise-t-elle pas le risque de financiarisation ?Le brevet est un bien hybride, très contingent : sa valeur varie en fonction du contexte de négociation. Il est donc illusoire de vouloir lui donner une valeur marchande, ce qui réduit tout espérance de financiarisation. Celle-ci est dangereuse du point de vue éthique et professionnelle.Les sociétés de valorisation (SATT) prévues par le grand emprunt remettront-elles la France dans la course ?Elles pourront donner une impulsion supplémentaire à condition de fonctionner de façon professionnelle et sans créer une institution de plus. Il faut surtout développer ce tissu d'intermédiation qui existe aux États-Unis ou en Allemagne. En France, nous avons créé trop d'offices publics, lesquels finissent par s'asphyxier entre eux.Propos recueillis par C. J.(*) Et directeur de l'agence pour la diffusion de l'information technologique, Adit.
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