La corrida perd son droit de cité en Catalogne

Les arènes de Barcelone ne résonneront plus, à partir du 1er janvier 2012, des « ol頻 de la foule. Après les militants antitauromachie, ce sont les élus au Parlement de la Catalogne qui ont décrété  : « Prou ! » (« cela suffit » en catalan), ce mercredi. La décision, adoptée à 68 voix contre 55 (9 abstentions) a fait, avant d'être prise, couler beaucoup d'encre. « Pro » et « anti » corrida se sont jeté leurs arguments à la figure. La tradition devait être préservée, clamaient les premiers, la torture animale abandonnée, assuraient les seconds. Les « anti » ne sont que des indépendantistes, selon les « pro ». Qui n'attendent pas après la tauromachie pour militer, rétorquent les « anti »...Une mauvaise nouvelle pour Pedro Balaña, le propriétaire des Arènes monumentales, où se tiennent encore cette saison les « fiestas de torros » de Barcelone. Elles sont de moins en moins fréquentes, d'ailleurs, faute d'aficionados. Le billet coûtant environ 100 euros pour les meilleures places (20 pour les retraités), les jeunes rechignent de plus en plus à y assister. Pedro Balaña aurait l'intention de demander des dédommagements au tribunal constitutionnel catalan. Certains pro-corrida estiment que le manque à gagner général - vente des places, tourisme, activité des restaurants aux alentours des arènes, s'élèverait, sur les prochaines décennies, à 300, voire 550 millions d'euros - soit 57 euros pour chaque Catalan... 500 arènes fixes au mexiqueLes éleveurs de taureaux, qui obtiennent environ 36.000 euros pour les six bêtes qui composent une corrida, devront trouver preneur ailleurs en Espagne. Idem pour les toreros. Ou bien s'expatrier au Mexique, au Venezuela, en Equateur, au Pérou ou en Colombie où la tradition a été importée par l'Espagne au XIXe siècle. Le Mexique affiche ainsi quelque 500 arènes fixes (contre 50 en Espagne), plus de 280 éleveurs et au moins 12 écoles de tauromachie. Quant à la Colombie, deuxième pays où la tauromachie est populaire, elle possède au moins 86 arènes. Grâce aux immigrés mexicains, la corrida est également présente au Nouveau Mexique, au Texas et en Californie, mais sans picadors, sans banderilles et surtout, sans mise à mort. Même chose au Portugal : les corridas se pratiquent avec un simple simulacre de mise à mort, la bête étant ensuite envoyée à l'abattoir....
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.