L'alerte sur les résultats lancée par le nouveau patron de Bull surprend

Premier rendez-vous manqué entre le nouveau patron de Bull et la communauté financière. Lors de la publication de ses résultats semestriels, mercredi, le groupe français d'informatique, présidé par Philippe Vannier depuis le 10 mai, a lancé un avertissement sur ses résultats 2010, ce qui a provoqué une chute de 19 % du cours, en séance. Le bénéfice (avant intérêts et impôts) oscillera autour de 30 millions d'euros cette année, alors qu'il y a trois mois, Bull tablait encore sur un résultat annuel compris entre 35 et 40 millions. Le groupe s'était jusqu'à présent montré si confiant que, dans une note datée du 13 juillet, le bureau d'analyses financières CM-CIC anticipait un relèvement des objectifs annuels de Bull, à l'occasion de la présentation des comptes semestriels. « Plus encore que son ampleur, c'est la soudaineté de l'alerte sur les résultats qui déconcerte les investisseurs », décrypte un analyste parisien.Nouveau plan stratégiqueNul doute que Philippe Vannier, PDG de Crescendo, premier actionnaire du groupe et qui a succédé à Didier Lamouche sur fond de désaccords stratégiques, souhaite dans un premier temps passer les comptes à la paille de fer, comme c'est souvent le cas lors d'un changement de management. De fait, si le groupe a accusé une perte nette de 18,4 millions d'euros, au premier semestre, contre un bénéfice de 2 millions un an plus tôt, c'est principalement en raison d'une charge exceptionnelle de 9,2 millions, liée à la dépréciation de la filiale espagnole Siconet, dont la rentabilité est affectée par la crise en Espagne. Plus inquiétant, le chiffre d'affaires de Bull a diminué de 3,1 %, à périmètre et taux de change constants, au premier semestre, à 591,3 millions d'euros. Le groupe invoque « un décalage - du premier au deuxième semestre - dans l'exécution de certains contrats », et souligne des prises de commandes en hausse de 17,8 %, sur la première moitié de l'année. En tout état de cause, Philippe Vannier a décidé de « mettre en place un nouveau plan stratégique, qui sera communiqué à l'automne. » L'homme entend bel et bien imprimer sa patte à un Bull repositionné ces dernières années, sur les services. Christine Lejoux
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