Les uns après les autres, les signaux passent dans le vert sur le front du crédit. Ce mardi, le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE) Jürgen Stark, a même estimé que le crédit était à « un tournant » et qu'il fallait désormais s'attendre à une croissance positive.En zone euro comme en France, l'accélération des crédits au secteur privé non financier se poursuit, tirée par le dynamisme des prêts aux ménages. Mais alors qu'en zone euro, les crédits aux entreprises étaient toujours en baisse de 1,1 % en août (même si celle-ci devenait moins marquée), en France, ils étaient déjà orientés à la hausse (+ 0,4 % après + 0,2 % en juillet). Plus spectaculaire, la croissance des crédits à l'habitat des ménages s'accélère encore. Dans l'Hexagone, elle est passée de + 6,3 % en juillet (en rythme annuel) à + 6,5 % en août, selon les statistiques de la Banque de France. Mesures de soutienDans son dernier bulletin trimestriel, celle-ci constate que la distribution des prêts à l'habitat, qui s'était fortement repliée en 2009, a nettement rebondi dès le début de l'année. « Sur le premier trimestre 2010, le rythme de production de crédits nouveaux a été comparable à celui de 2007 », souligne l'étude de la Banque de France. La baisse des taux d'intérêt a certes joué un rôle important dans cette reprise mais elle n'explique pas tout. Les mesures comme le doublement du prêt à taux zéro ou le dispositif « Scellier » destiné à encourager l'investissement locatif ont contribué à soutenir la demande des ménages. Tout comme la crise économique?: les mises en chantier ayant fortement baissé depuis 2007, le déséquilibre entre l'offre et la demande s'est aggravé.Entre janvier 2009 et juin 2010, les taux d'intérêt des crédits à l'habitat ont baissé de 1,5 à 2,3 points de pourcentage, indique également la Banque de France. En cause?: la diminution du coût de la ressource, mais aussi l'intensification de la concurrence bancaire. La Banque de France rappelle que les prêts à l'habitat continuent de jouer un rôle de produit d'appel. « Certains crédits immobiliers peuvent même être attribués à des taux inférieurs à ceux obtenus, sur une durée équivalente, par les banques commerciales lorsqu'elles procèdent à des émissions sur les marchés financiers », constate-t-elle.Quant à la part des prêts réglementés (PEL) dans la production, elle est tombée de 14 % au premier trimestre 2009 à 7 % au premier trimestre 2010, retrouvant ses plus bas niveaux de la période 2005-2007. S. R.

latribune.fr

28 Sept 2010, 23:37

Partager :