L'usine française de First Solar près de Bordeaux recrute son directeur

Annoncée en grande pompe en juin 2009, la construction de l'usine First Solar de Blanquefort en partenariat avec EDF Energies Nouvelles (EDF EN), qui doit créer 400 emplois d'ici à fin 2011, aurait dû débuter mi-2010. Mais aujourd'hui, Brandon Mitchener, le représentant en Europe du leader des couches minces, évoque la pose de la première pierre pour mi-décembre, voire janvier. « C'est la première fois que nous ouvrons une usine avec un partenaire », souligne-t-il en guise d'explications à ce retard. EDF EN finance en effet 50 % de l'investissement initial de 90 millions d'euros et s'engage à acheter la production des 10 premières années pour équiper les centrales au sol qu'il compte installer en France et en Europe. Avec une capacité de production de 1,4 GW en 2010 (aux États-Unis, mais aussi en Allemagne et en Malaisie, où il agrandit ses usines), First Solar est le leader mondial des couches minces, au taux de rendement moindre que celui des traditionnels panneaux en silicium, mais aux coûts également très inférieurs. De 3 dollars le watt en 2004, ils sont tombés à 0,81 dollar aujourd'hui. L'objectif est d'atteindre 0,50 à 0,60 dollar d'ici à 2014.Un ancien d'IBMÀ Blanquefort, les choses avancent, lentement. Cette semaine va être annoncée la nomination du directeur de l'usine, un ancien d'IBM qui a dirigé une usine dans la région. Et les recrutements ont débuté. À l'origine du retard, Brandon Mitchener évoque des reports d'autorisation, le fameux mois d'août français, et donc le début de l'enquête publique en septembre au lieu de mai. Elle doit s'achever mi-octobre. « Des recours sont toujours possibles, reconnaît Brandon Mitchener, mais nous sommes très optimistes. » Pourtant, l'une des caractéristiques des couches minces est de contenir du tellure de cadmium, réputé pour sa nocivité sur l'environnement. À ce sujet, First Solar rappelle qu'il est le premier fabricant au monde à proposer un système de recyclage préfinancé, qui aurait inspiré la structure européenne de recyclage PV Cycle. Bilan, 90 % des panneaux et 95 % du tellure sont récupérés.Pour Brandon Mitchener, les récentes annonces de baisse du tarif de rachat de l'électricité solaire ne remettent pas en cause l'intérêt du marché français. « Les tarifs baissent partout en Europe, mais restent intéressants. En revanche, un plafonnement de la capacité installée à 500 MW par an (évoquée à la suite du rapport Charpin, [Ndlr] causerait une crise de confiance dans la profession. Si la France désire élaborer une vraie filière solaire, et pas une seule usine, il faut regarder ce qui marche ou pas ailleurs en matière de réglementation et de tarif. » Dominique Pialot
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