Au fil des saisons de publications de résultats trimestriels, les entreprises cotées ont jusqu'à maintenant habitué la communauté financière aux bonnes nouvelles. Depuis le début de l'année, leurs performances économiques ont, en grande majorité, dépassé les attentes. Incitant, par là même, les analystes à se montrer de plus en plus optimistes dans leurs projections. Ce mouvement a d'ailleurs contribué à alimenter le rebond de plus de 10 % des indices boursiers européens par rapport à leurs plus bas annuels du 25 mai.Mais, aujourd'hui, la dynamique de révision haussière sur les perspectives de bénéfices des sociétés du DJ Stoxx 600 tend plutôt à s'essouffler. En l'espace d'un mois, le consensus des analystes a rehaussé ses objectifs de bénéfice par action de 0,3 % seulement. Et cela, sachant que les profits des sociétés du DJ Stoxx 600 sont déjà attendus en hausse de 38,7 % cette année. Selon Pierre Sabatier, stratégiste chez PrimeView, le marché commence à anticiper la perspective d'une salve de résultats sans surprise au titre des deux derniers trimestres de l'année. L'expert pointe un risque de déception du côté du compartiment des valeurs cycliques. Les secteurs des produits de base ou encore des matériaux de construction figurent parmi les rares domaines d'activité à avoir fait l'objet de forts abaissements d'objectifs de résultats au cours du mois écoulé. L'atout visibilitéA contrario, les résultats des banques au troisième trimestre pourraient, d'après Pierre Sabatier, au vu des conditions de marché favorable et d'une activité soutenue sur le marché obligataire, réserver de bonnes surprises. « Pour qu'une annonce produise pleinement son effet en Bourse, il faut pour cela que deux éléments soient réunis : des valorisations basses et une histoire à raconter grâce à une bonne visibilité sur l'activit頻, nuance Pierre Sabatier. Surtout, dans un contexte où, comme en témoigne la baisse de 92 à 88 points de l'indice de confiance des investisseurs établi par State Street pour le mois de septembre, le moral des troupes laisse encore à désirer. « Des commentaires optimistes d'entreprises, notamment dans le secteur technologique, ont conforté les opérateurs », notent néanmoins les équipes de la banque Syz&Co. De la teneur des discours des dirigeants dépendra peut être le sort des indices boursiers. C'est en tout cas ce que pense Pierre Sabatier : « Si les publications de résultats trimestriels conduisaient les analystes à rehausser leurs attentes, on pourrait assister à une reprise du mouvement de hausse des marchés. » Dans le cas contraire, les opérateurs pourront toujours se consoler avec les sociétés aux profils plus défensifs et donc financièrement stables.

latribune.fr

28 Sept 2010, 23:39

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