Le gré à gré loin des textes européens

Près de 40 % des transactions hors marché (OTC) sur les valeurs phares des marchés d'actions européens, celles inclues dans l'indice Euro Stoxx 50, sont inférieures à la taille dite de détail : soit 7.500 euros. 48 % des échanges sont inférieurs à la taille standard. Surtout, 73 % n'auraient pas eu à subir d'impact de prix si elles avaient été exécutées sur le marché. À l'heure de la révision de la directive Marchés d'instruments financiers (MIF), qui organise depuis novembre 2007 la concurrence entre Bourses, plates-formes alternatives et intermédiaires, une étude réalisée par le cabinet de conseil Celent et l'université Goethe de Francfort, pourrait bien ternir l'argument selon lequel l'OTC, qui représente aujourd'hui 40 % de l'ensemble des volumes réalisés sur les marchés d'actions européens, permet l'exécution d'ordres importants en évitant l'effet de marché. Vigilance des Bourses« L'OTC n'a pas été touché par la directive », souligne l'un de ses rédacteurs, Axel Pierron. Peu d'intermédiaires ont opté pour le statut d'internalisateur qui leur permet de confronter les ordres de leurs clients à leur compte propre. Or « l'activité OTC revêt une forme très différente de ce qu'avait prévu la MIF, qui englobait sous ce concept des transactions ponctuelles, sur mesure et irrégulières, impliquant des contreparties professionnelles pour des tailles d'ordre supérieures à la taille standard du marché ». Ce qui pose des questions sur la qualité à terme du processus de formation du prix sur les marchés réglementés. Réalisée de manière indépendante, l'étude ne sera pas pour déplaire aux Bourses historiques, à la recherche de volumes. Mais attention, si le nombre des transactions OTC ne répondant pas aux critères de MIF est important, l'enjeu apparaît bien moindre en volume : 5 % des montants échangés en Europe. Reste que la tendance va croissant, notamment sur les systèmes d'appariement des ordres lancés par les banques. Permettant une amélioration du prix par rapport au marché, ces systèmes pourraient bien capter une plus grande part des petits ordres jusqu'alors non rentables pour l'univers OTC, analyse Axel Pierron. D'où l'extrême vigilance des Bourses. Christèle Frad
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