« Axa obtient un accès direct à 4.000 agences d'ICBC en Chine »

Henri de Castries, PDG d'AxaL'assureur français change de stratégie. Avec manifestement de vastes ambitions en tête. Axa a effectivement annoncé jeudi que la banque chinoise ICBC, premier établissement financier du pays, s'apprêtait à prendre une participation de 60 % pour 1,2 milliard de yuan dans son joint-venture (JV) avec Minmetals. Axa, actuellement majoritaire à 51 % dans Axa-Metals Assurance, conservera 27,5 % de la nouvelle entreprise et son partenaire chinois 12,5 %. Il accepte donc de perdre le contrôle. Non sans espérer de vastes retombées grâce à son nouveau partenaire. Cette nouvelle entité aura pour mission de distribuer des produits d'assurance-vie et devrait être profitable dès l'année prochaine, selon le président de la banque, Yang Kaisheng. L'accord permet surtout à l'assureur français d' accroître sensiblement sa présence en Chine pour l'instant limitée à 0,2 % du marché en dépit d'importants efforts depuis près de dix ans. Il donnera ainsi accès à l'assureur français aux 16.000 agences d'ICBC qui n'est rien moins que la première banque mondiale par sa capitalisation boursière et en nombre de clients : plus de 250 millions. La banque chinoise a déjà des accords de distribution avec d'autres assureurs étrangers et chinois mais c'est la première fois qu'elle prend une participation avec une entreprise étrangère pour distribuer des produits d'assurance. Si cela ne fait pas d'Axa le partenaire exclusif d'ICBC, ce JV en fait toutefois « un partenaire privilégié », comme l'a révélé le président de la banque chinoise jeudi. « Le marché chinois est difficile. Il est difficile, en effet, d'avoir des licences et les concurrents chinois se sont renforcés depuis 10-15 ans », expliquait dans la foulée Henri de Castries, PDG d'Axa, en Chine. Axa profite ici de la nouvelle législation qui permet à un nombre limité de banques de pénétrer le marché de l'assurance en joint-venture. « ICBC est venu nous voir. Les négociations sont allées très vite », révèle Henri de Castries, qui fait le point, pour « La Tribune », sur les enjeux de cet accord.Le marché chinois de l'assurance est très difficile à pénétrer, les assureurs étrangers ne representant que 5 % du marché. Quelles perspectives de croissance vous offre ce nouveau joint-venture ?On va surement devenir le premier joint-venture étrangère de bancassurance en Chine et sûrement un des premiers acteurs sur le marché. Dans un premier temps, l'accord nous donne un accès direct aux 4.000 agences d'ICBC dans les villes dans lesquelles nous sommes déjà présents, soit un quart de leurs agences. On montera en puissance avec le rythme des autorisations. Potentiellement, on pense que lejoint-venture a des perspectives de développement très significatives dès l'année prochaine. Le marché chinois est particulier en ce sens qu'il y a un taux de pénétration très faible et un taux d'épargne très élévé. Normalement, si tout décolle bien, on devrait voir des taux de croissance bien supérieurs à ceux que connaît notre joint-venture actuellement (plus de 50 % par an).Prévoyez-vous d'étendre votre collaboration avec ICBC ?Je pense qu'on a des choses à faire ensemble et que l'on est réciproquement prêt à les explorer. Je suis sûr qu'on pourra développer des axes de collaboration sur d'autres sujets. Prévoyez-vous de lancer d'autres produits en Chine ? On est en discussion pour des projets sur l'assurance dommage, mais ce ne serait pas dans le cadre de notre accord avec ICBC. Il est trop tôt pour en parler.
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