Retraites : la mobilisation s'essouffle

Le mouvement se tasse. Jeudi, au lendemain de l'adoption définitive du texte par l'Assemblée nationale, la septième journée de mobilisation n'a pas fait le plein. Alors que la CGT chiffre à près de 2 millions le nombre de manifestants en France, le ministère de l'Intérieur avance lui le chiffre de quelque 560.000 personnes et observe qu'il s'agit de « la plus faible participation depuis le début des journées de mobilisation en juin ». Au-delà de traditionnelle bataille de chiffres, cette moindre participation - notamment à Paris où le cortège a réuni 170.000 manifestants contre 330.000 le 19 octobre selon la CGT (31.000, contre 67.000 selon la police) - n'est pas une surprise en soi. Les leaders syndicaux « ne s'attendaient pas à battre des records », comme l'indiquait jeudi matin Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, et « une certaine forme de fatigue plus les vacances égal moins de personnes dans les rues », ajoutait son homologue de la CFDT, François Chérèque. Pour autant Bernard Thibault, n°1 de la CGT, considère que la journée ne marque pas la fin du mouvement. Et syndicats et opposition appellent à nouveau Nicolas Sarkozy à ne pas promulguer la loi. « Sortie de crise »En attendant - le conseil constitutionnel dispose d'un délai d'un mois pour statuer sur le recours du Parti socialiste - l'intersyndicale qui se réunit le 4 novembre pour faire le point sur la suite du mouvement, a d'ores et déjà programmé une journée de mobilisation le 6 novembre. Et évoque de « nouvelles formes d'action ».Jeudi, dans une déclaration à l'AFP, le ministre du Travail, Éric Woerth, a estimé pour sa part que le « ralentissement significatif de la mobilisation » permettait d' « espérer une sortie de crise dans les jours ou les semaines qui viennent ». Pas si sûr. Pas question en effet pour les syndicats de tourner la page des retraites avec une négociation sur l'emploi des jeunes et des seniors. L'auteur de la proposition, François Chérèque est sur cette ligne-là. Jeudi, après que le Medef et le gouvernement se sont rués sur l'idée, trop contents d'en faire une possible porte de sortie au conflit, il a dénoncé une « instrumentalisation inacceptable ».
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