Le Mercato européen est ouvert

ommet EuropéenSur le papier, les Vingt-Sept se retrouvent aujourd'hui et demain à Bruxelles pour faire sauter deux verrous. D'abord, permettre à l'Union européenne d'endosser le maillot vert dans les négociations sur le climat à Copenhague en s'accordant sur les questions de financement. Ensuite, mettre le président tchèque, Vaclav Klaus, hors jeu pour permettre enfin l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne.Sur le terrain, toutefois, les chefs d'État et de gouvernement n'auront qu'une idée en tête : composer la future équipe d'Europe. Problème : ils sont vingt-sept sélectionneurs avec chacun ses attaquants vedettes, ses défenseurs préférés et sa vision du jeu. Au total, il n'y a pas moins de vingt-sept postes à pourvoir : vingt-cinq « simples » commissaires dans le groupe de José Manuel Barroso, un haut représentant en charge de la politique étrangère et enfin, le très attendu président permanent de l'Union européenne. La tâche sera ardue. La sélection devra respecter des critères de taille entre grands et petits pays, de géographie entre Nord et Sud, d'ancienneté pour faire une place à l'Europe centrale, et de couleur politique. Sans oublier le genre : José Manuel Barroso a fait parvenir aux dirigeants européens une lettre leur demandant qu'« ils envoient à Bruxelles plus de femmes, au risque, sinon, de se retrouver avec une Commission d'hommes uniquement ».avoir le bon profilNon seulement chaque pays a des souhaits pour lui-même, mais encore des préférences quant aux autres. Par exemple, Paris verrait bien Michel Barnier au Marché intérieur, mais aussi le Roumain pro régulation Dacian Ciolos à l'Agriculture en remplacement de l'actuelle libérale Danoise Mariann Fischer-Boel. Le capitaine Barroso aura une certaine latitude pour positionner ses futurs joueurs sur le terrain. Mais il estime devoir d'abord connaître la clé de voûte de la sélection : le haut représentant qui sera à la fois vice-président de la Commission et membre du Conseil des ministres. Ils sont nombreux à penser avoir le bon profil. Dans le camp scandinave, par exemple, deux noms circulent : l'actuel commissaire finlandais Olli Rehn et Carl Bildt, ministre des Affaires étrangères suédois et ancien Premier ministre. L'Autriche a l'avantage d'aligner deux noms de femmes, à l'instar de la Grèce. Mais on entend aussi parler de David Miliband, le jeune chef travailliste de la diplomatie britannique, ou encore de l'ancien patron du Quai d'Orsay, Hubert Védrine. La présidence de la Commission ayant échu au centre droit, la balance penche du côté social-démocrate pour les Affaires étrangères. Les grands pays, comme la France ou l'Allemagne, assurent vouloir faire jouer au haut représentant un rôle déterminant à l'échelle mondiale, d'autant qu'il disposera du carnet de chèques de la Commission et d'un véritable service diplomatique. Reste à savoir si leurs chancelleries sont véritablement prêtes à le laisser jouer avant-centre, au risque de les éclipser. Le nom sur lequel ils s'arrêteront donnera la mesure de leur sincérité. Les discussions informelles dans les couloirs de Bruxelles aujourd'hui seront déterminantes en vue de l'annonce définitive de la sélection, lors d'un possible sommet extraordinaire les 11 et 12 novembre. n
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