4 investissements décryptés

STRONG>1. Investir dans les bois et forêts pour la fiscalitéComme 3,8 millions de français, vous rêvez d'être propriétaire de votre forêt et de voir, au fil des ans, vos futaies atteindre des sommets. Cet investissement est hélas réservé aux plus fortunés, car il est difficile de trouver des forêts à gérer à moins de 500.000 euros. En outre, il faut accepter d'investir pour trente ans minimum afin de bénéficier des avantages fiscaux en termes d'ISF. Ces derniers sont très importants, car les propriétaires ne déclarent que 25 % de la valeur de leur forêt au fisc, cet investissement bénéficiant de 75 % d'abattement. Outre la contrainte de durée de détention, il faut également signer un « plan simple de gestion » agréé par le centre régional de la propriété forestière et déposé auprès de l'administration. Il précise les obligations en termes de plantations, coupes et entretien des bois et forêts sur le long terme. Cette formalité engage également les héritiers, qui devront poursuivre ce plan jusqu'à l'extinction de sa durée initiale. Si votre capital est plus limité, ou votre horizon de placement plus court, tournez-vous vers les parts de groupements fonciers : « elles sont accessibles à partir de 100.000 euros et offrent des avantages fiscaux similaires à la détention de forêts en direct », précise Benoit Lechenault, responsable d'Agrifrance. Ces sociétés civiles achètent des bois en mutualisant l'argent de plusieurs investisseurs et les gèrent à leur place. Leurs parts se trouvent chez les banques de fortune et conseillers en gestion de patrimoine très haut de gamme. M.P.2. Acheter des oeuvres d'art exonérées d'ISFSous les feux de la rampe grâce à François Pinault, Bernard Arnault, ou Liliane Bettencourt, l'investissement dans l'art n'est pas réservé aux plus grandes fortunes. Avec quelques milliers d'euros, il est possible d'acheter des meubles anciens, des objets d'antiquité, des bijoux ou des photographies. Avantage de ce type d'investissement : outre que vous achetez des biens tangibles, à contempler tous les jours, les oeuvres d'art et les objets de collection sont intégralement exonérés d'ISF. « Cette exonération ne concerne que les objets anciens qui ont plus de 100 ans d'âge », met en garde Sandrine Quilici, directrice de l'ingénierie patrimoniale chez Pictet. Pour l'art contemporain, le mobilier récent ou les photographies (prises par l'artiste, tirées à moins de 30 exemplaires sous son contrôle, signées et numérotées), l'exonération est possible « à condition de prouver l'intérêt artistique ou culturel de l'objet en question », ajoute-t-elle. La rareté des objets jouent, comme pour l'Art nouveau et l'Art déco dont la cote a flambé. Enfin, il n'est pas nécessaire d'écumer les galeries branchées et hors de prix car la notion d'objet d'art et de collection regroupe les tableaux et sculptures, mais aussi les médailles, les timbres, les livres anciens, le mobilier, les dessins et lithographies. Bon à savoir : si vos héritiers ne partagent pas vos goûts, ils pourront utiliser vos oeuvres d'art ou votre collection en dation pour payer leurs droits de succession. M. P. 3. Plonger dans le vin, avec modérationSi vous avez une passion pour les dives bouteilles et que les grands crus bordelais ou bourguignons n'ont plus de secret pour vous, investissez dans le vin. Vous pourrez ainsi allier plaisir et diversification patrimoniale et vous assurer un « fonds de portefeuille » dont les performances sont totalement déconnectées de celles de la Bourse : utile en cas de krach...Seul inconvénient : l'investissement viticole et vinicole demande un horizon de placement long. « Acheter des terres ou des vignes dans le but de rentabiliser rapidement son investissement est une erreur », explique André Manière, gérant de Gestion Finance Saint Vincent. De la même façon, il faut posséder une bonne assise financière pour acheter des vignobles. Une parcelle vaut autour de 1 million d'euros dans l'Hérault ou la Vallée du Rhône, mais grimpent à 3 ou 4 millions en Provence et dépassent largement cette somme pour les grands crus bordelais. Difficile à rentabiliser, d'autant que, plus la qualité du vignoble est grande, moins la rentabilité le sera : elle tourne autour de 1 % pour les plus beaux domaines.Si vous ne disposez que de quelques milliers d'euros et souhaitez minorer le risque global de votre investissement, optez pour des parts de GFV (groupement foncier viticole) : ces sociétés civiles immobilières fonctionnent comme des GFA et exploitent des vignes. Chaque année, les porteurs de parts reçoivent une portion des loyers engrangés - quelquefois sous forme de bouteilles ! M. P. 4. Choisir la philanthropie, pour la beauté du gesteFortuné et altruiste, vous souhaitez faire profiter une noble cause de votre richesse. Devenez philanthrope ! Autrefois cantonnée aux pays anglo-saxons, cette pratique se développe en France depuis plusieurs années. Seul impératif, « en créant une structure, le particulier doit comprendre que son choix est irrévocable ; s'il change d'avis, il ne pourra plus la dissoudre pour récupérer les fonds confiés », précise Valérie Aubier Le Corre, directeur Philanthropy Services à UBS France. Bon à savoir pour les particuliers les plus imposés, depuis la loi Tepa de 2007, 75 % des dons à des fondations reconnues d'utilité publique ou à des établissements de recherche sont déductibles de l'ISF, dans la limite de 50.000 euros par an. Les dons aux fondations permettent aussi de réduire l'impôt sur le revenu, dans les mêmes conditions que les dons aux organismes. Attention, pour un même don, les deux réductions ne sont pas cumulables, mais peuvent être complémentaires. Si vous ne disposez pas de sommes importantes, vous avez la possibilité de devenir philanthropes via des dons. Si l'organisme choisi fournit des soins, des repas ou un logement aux personnes défavorisées, 75 % des sommes versées sont déductibles de vos impôts, dans la limite de 513 euros en 2010. Si vous donnez au-delà ou à un autre organisme (protection de la nature...), votre réduction d'impôt sera de 66 % du don dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. M. P.
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