La France veut rattraper son retard commercial au Vietnam

Relancer la dynamique au Vietnam » : c'était l'objectif du premier voyage que vient d'effectuer Pierre Lellouche dans ses nouvelles fonctions de secrétaire d'État au Commerce extérieur. Un an après la visite du Premier ministre François Fillon dans la nouvelle puissance émergente d'Asie du Sud (88 millions d'habitants), les relations commerciales entre les deux pays sont toujours à la peine, même si, timide signal d'espoir, les exportations tricolores progressent de 38 % au cours des neuf premiers mois de cette année, après une augmentation similaire en 2009. Mais les échanges commerciaux franco-vietnamiens restent modestes (2 milliards d'euros), et avec une part de marché de 1,2 % (contre 4,6 % à la fin 1997), « notre présence est tout à fait insuffisante », a regretté Pierre Lellouche, qui souhaite voir celle-ci doubler pour rejoindre la part de marché allemande (comprise entre 2 % et 3 %). « L'heure est au redécollage », a-t-il pronostiqué. À l'occasion de sa visite, le ministre a assisté vendredi à la signature d'un contrat de microsatellite d'observation entre Astrium, filiale d'EADS, et le gouvernement vietnamien : il s'agit de l'une des rares concrétisations des nombreux accords commerciaux annoncés lors de la visite de François Fillon le plus souvent restés à l'état de projets. C'est le cas de la vente de 4 Airbus A 380, qui devait pourtant être scellée au premier trimestre 2010. Partenariat russeCôté EADS, on assure que « techniquement, le dossier est prêt », mais « avec la tenue du congrès du Parti communiste vietnamien en janvier prochain, la période n'est pas propice à la conclusion de grands contrats ». Autre retard, celui du tramway à Hô Chi Minh, pour lequel Vinci avait pourtant annoncé il y a un an le démarrage de négociations exclusives. Enfin, la France a vu lui échapper les deux premières centrales nucléaires du pays, promises début octobre à la Russie (il s'agirait de la contrepartie d'un vaste contrat d'armement entre Russes et Vietnamiens) et au Japon, le premier bailleur de fonds du Vietnam. « Mais il y aura une troisième et une quatrième tranches nucléaires, et nous seronsprésents cette fois-ci », temporise Pierre Lellouche, qui a rappelé à ses interlocuteurs vietnamiens le souhait d'EDF et d'Areva d'être associés à la réalisations des projets russes ou japonais. « Les Vietnamiens, qui affichent une croissance économique de l'ordre de 7 %, ne nous attendent pas et tout le monde frappe à leur porte », rappelle toutefois, Jean Michel Caldagues, président de la section locale des conseillers du commerce extérieur.
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