Banque publique d'investissement : les Régions veulent reprendre la main

On pensait l\'affaire entendue. C\'était mal connaître Alain Rousset. Mercredi, lors d\'un point presse organisé à l\'Assemblé nationale, le président de l\'Association des Régions de France (ARF) a remis sur la table le sujet sensible de la gouvernance de la future Banque publique d\'investissement (BPI).Concrètement, Alain Rousset, en plaidant pour la régionalisation de la BPI, dénonce le projet de loi présenté le 12 septembre qu\'il qualifie de «perfectible». Ce texte traduit en partie les engagements de la déclaration commune Etat-Régions pour ce qui concerne la présidence du comité national d\'orientation et confirme la participation des régions au conseil d\'administration où ces dernières se sont vues accordées deux places d\'administrateurs sur les quinze qui le composent. «Nous en souhaitons trois, de la même façon que le nombre de leurs représentants au comité national d\'orientation a d\'ores et déjà été porté à trois lors de l\'examen du projet de loi en commission des finances de l\'Assemblée», explique-t-il, souhaitant que l\'organisation de la BPI s\'inscrive dans la logique du prochain acte de décentralisation qui «fera des Régions le pivot du développement économique des territoires».Un guichet unique animé par les RégionsEn effet, sur le plan opérationnel, Alain Rousset souhaite que les Régions obtiennent «la responsabilité de l\'animation des plates-formes commune constituant le guichet unique du financement pour les PME mais assurant aussi le démarchage actif, le conseil et la pré instruction en associant toutes les parties prenantes, notamment la BPI», énonce-t-il.«On ne peut pas rayer d\'un trait de plume toute l\'action économique engagées ces dernières années par les Régions sur les territoires que ce soit dans le financement de l\'innovation, de l\'exportation ou simplement la réindustralisation. C\'est la raison pour laquelle je ne comprends pas les inquiétudes de certains quant à la capacité des Régions à dépenser intelligemment et efficacement l\'argent public. Le passé récent plaide pour nous», martèle Alain Rousset.Qui est le mieux placé pour juger de la qualité des projets?Autre question soulevée par l\'élu: alors que Bercy a acté le fait que 90% des décisions seront prises par les régions -une initiative censée calmer les territoires- qu\'en sera-t-il vraiment? Est-ce que cette décision indique que 90% des volumes de crédit de fonds propres seront accordés par les Régions et ce, sans plafonnement? Alain Rousset l\'espère, notamment dans les interventions en fonds propres. «Il faut que le ticket soit au moins de 15 à 20 millions d\'euros, sinon l\'action des Régions ne sera pas décisive bien que ce soient elles qui sont les plus à même de juger de la qualité des projets», estime-t-il.Est-ce si certain? Pascal Marchetti, le directeur général de la Banque Populaire des Alpes, qui vient de lancer le livret Alp\'Industries dont la collecte sera intégralement prêtée localement, en convient. «Je pense sincèrement qu\'une économie doit encourager les subsidiarités à tous les niveaux. En décentralisant, on responsabilise les gens et on divise les risques», explique-t-il.
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