Le grand emprunt sème la zizanie entre les trois universités de Montpellier

C'est une histoire qui met en exergue les rivalités entre universités, incitées à se rapprocher pour progresser sur la scène internationale. À la clef, l'argent de l'opération campus et du grand emprunt. Pas toujours facile quand ces rapprochements exacerbent les tensions locales. C'est le cas des trois universités de Montpellier, où l'on vient de frôler la crise.En cause, l'appel à projet « initiative d'excellence » (Idex), le plus important du grand emprunt, qui réserve 7,7 milliards d'euros à 6 ou 7 pôles d'excellence universitaires. Mais cette carotte n'a pas réussi à fédérer les trois présidents des universités languedociennes. En novembre, la présidente de Montpellier 3, Anne Fraïsse, claque la porte des discussions, estimant tenues à l'écart les disciplines de son université, les sciences humaines et sociales. Une stratégie destinée à forcer les rivales Montpellier 1 (droit, économie) et Montpellier 2 (sciences et techniques) à se mettre d'accord, en particulier sur le volet de la gouvernance, préalable à une candidature aux initiatives d'excellence.Réunion stérileMalgré l'intervention de la ministre de l'Enseignement supérieur, rien ne bouge. À l'issue d'une réunion stérile, le 21 décembre, le président (PS) du Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, décide de suspendre tous les crédits de la région en faveur de l'enseignement supérieur et de la Recherche dans le cadre du contrat de plan État-région (CPER), soit 122 millions d'euros, et « réserve sa position sur l'opération campus », pour laquelle la Région compte s'engager à hauteur de 162,5 millions d'euros. « L'enseignement supérieur n'est pas de notre compétence mais la Région, 4e pôle de recherche publique du pays avec 56.000 étudiants et 5.500 enseignants chercheurs, considère ces investissements porteurs. Si les universités passent à côté de cet argent public, pourquoi la Région continuerait-elle à s'impliquer ? », estime-t-on au conseil régional, accusé de « chantage » par les syndicats. Christian Bourquin a donné rendez-vous aux trois présidents le 3 janvier. Ceux-ci ont assuré dans « Le Midi libre » avoir peaufiné leur projet de gouvernance, qui prendra la forme d'une fondation. Encore faut-il que ce dossier, finalisé sous la pression, tienne la route, indique la Région. Une chance, la date de remise de copie a été repoussée deux fois, du 17 décembre au 4 janvier, puis au 7. Clarisse Jay
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