« La France continue de perdre des parts de marché »

STRONG>Dominique BarbetÉconomiste de marché chez BNP ParibasVous tablez sur une croissance de 1,3 % en 2011, loin du 2 % anticipé par le gouvernement. Pourquoi une telle prudence ?La consommation des classes moyennes, le principal moteur de la croissance ces dix dernières années, devrait donner des signes de faiblesse en raison de la faible progression des salaires et de la remontée des prix de l'énergie et des produits alimentaires.La France ne profite-t-elle pas du dynamisme de l'économie allemande ?En partie seulement. Outre-Rhin, la demande est tirée par la consommation des classes aisées qui achètent très peu de produits français, considérés comme de moins bonne qualité que les produits « made in Germany ». Seules les entreprises appartenant au secteur du luxe profitent du rebond de la consommation en Allemagne. Plus globalement, le commerce extérieur dans son ensemble pèsera sur l'activité l'année prochaine. Si les exportations progressent, elles le font à un rythme inférieur à celui de la demande dans les économies les plus dynamiques. La France continue donc de perdre des parts de marché.L'investissement peut-il relancer la croissance ?Ce facteur n'aura qu'un impact assez modéré car les entreprises n'ont pas assez confiance en l'avenir et leurs capacités de production sont suffisantes pour répondre à la demande. En outre, à la différence de l'Allemagne qui connaît des pénuries de main-d'oeuvre importantes en raison du vieillissement de sa population, les entreprises françaises n'ont pas besoin d'investir en biens d'équipement pour compenser le manque de bras. Elles ont des bataillons de demandeurs d'emploi à leur disposition. Propos recueillis par F. Pi.
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