L'AMF appelée à la rescousse dans le dossier Belvédère

S'il est bien un titre qui semble profiter d'opérations de « window dressing », ces transactions d'habillage de bilan de fin d'année, c'est bien Belvédèrete;dère. En l'espace d'une semaine, l'action s'apprécie de 14 %. En trois mois, elle a gagné... 163 %, la hausse depuis le début de l'année atteignant près de 76 %. Et ce, dans des volumes de transactions anormalement élevés (173.000 titres jeudi dernier, 158.600 titres vendredi, jour du réveillon de Noël). Face à cette fièvre acheteuse qui dure depuis le début du mois de novembre, certains investisseurs y ont vu une situation de corner motivée par la vente à découvert d'un nombre important de produits dérivés, en l'occurence des CFD, produits dérivés permettant de profiter de diférentiels de cours avec un très fort effet de levier. Ces produits ont pour sous-jacents les titres vifs. Or ceux qui auraient vendu massivement à découvert courraient après le papier depuis cette date, course d'autant plus frénétique que le flottant de Belvédèrete;dère n'est guère large. D'où ce décalage hors norme à la hausse. Jacques Rouvroy, le patron de l'entreprise, pourraient s'en frotter les mains, d'autant qu'il est à la tête d'un très important autocontrôle (28,3 % du capital) dont la valeur vient de s'apprécier notablement. Il vient pourtant d'écrire à l'Autorité des marchés financiers (AMF) lui demandant d'ouvrir une enquête sur le marché de son titre. Tergiversations« J'ai alerté l'AMF des soupçons que j'ai à l'égard de certains créanciers FRN conseillés par la Banque Lazard et j'ai formellement demandé une enquête sur cette situation manifestement suspecte », indique notamment le numéro un de Belvédèrete;dère dans son courrier au gendarme de la Bourse. Interrogé par « La Tribune », un des porte paroles de ce dernier répond avoir bien reçu le courrier mais ne fait aucun commentaire sur l'ouverture ou non d'une enquête. Les relations entre l'AMF et Belvédèrete;dère ne sont, certes, pas au beau fixe. Le gendarme de la Bourse s'est à plusieurs reprises plaint du manque d'information donnée par l'entreprise sur une série d'éléments, notamment de franchissements de seuil. Le groupe de spiritueux a également été la cible de critiques répétées de la part de ses principaux créanciers obligataires qui cherchent à récupérer l'argent mis dans la société, tout récemment sortie de la procédure de sauvegarde. La conjoncture n'est pas bonne et Belvédèrete;dère n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre pour tenir son plan de route. D'autant plus que la cession annoncée de sa pépite, à savoir Marie Brizard, semble actuellement au point mort. Tergiversations qui mettent à bout de nerf les nombreux protagonistes de cet épineux dossier. En attendant, l'action, elle, affiche une santé florissante.
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