Les titres « spéculatifs » des entreprises séduisent les investisseurs

Malgré les turbulences nées de la crise des finances publiques européennes, qui ont régulièrement relancé l'aversion pour le risque, les obligations de la catégorie spéculative ont été en 2010 les grandes gagnantes du compartiment des obligations d'entreprises sur le Vieux continent. Egalement appelées obligations « high Yield », voire obligations « pourries », les titres spéculatifs ont connu un succès incontestable auprès des investisseurs, ce qui a permis aux entreprises de la catégorie - c'est-à-dire notées au mieux « BB » par les agences de notation - d'émettre des montants record. « Les faibles taux des obligations d'État (à l'exception de celles des pays périphériques de la zone euro) incitent les investisseurs à rechercher des rendements supérieurs. Dans le segment obligataire, les obligations des pays émergents et les obligations à haut rendement bénéficient en particulier de ce phénomène », soulignent ainsi les experts d'ING Investment Management.ContagionCette année, environ 50 milliards d'euros de titres spéculatifs ont ainsi été placés sur le marché européen, soit un bond de 40 % par rapport à 2009. Selon les données de Thomson Reuters, le coupon moyen offert par les titres spéculatifs s'établissait en effet au quatrième trimestre 2010 à environ 8,5 %. Une rémunération nettement supérieure à la moyenne de 4 % offerte par les obligations de la classe « Investissement » (« Investment Grade » en anglais), qui regroupe les titres noté « BB » au minimum, tandis que les obligations d'Etat les mieux notées atteignent péniblement les 3,5 % malgré la remontée des taux intervenue en fin d'année.Outre l'attrait du rendement, les investisseurs ont été confrontés à une relative pénurie d'émission sur le segment « Investment Grade » après la vague de refinancement massive des entreprises les mieux notées en 2009, quand un record de 300 milliards d'euros de titres avait été placé. D'où une forte concurrence entre les investisseurs pour acquérir le papier. « Les tendances ont surtout été dictées par la contagion de la crise souveraine aux financières et plus généralement aux entreprises européennes », expliquent les experts de Natixis, mais « le High Yield a quant à lui été plutôt épargné ». Malgré le retour de l'aversion pour le risque au début du printemps puis au début de l'automne, qui a fait plonger le prix des actifs les plus risqués, les obligations spéculatives ont vu leur prix augmenter de 6,8 % cette année (voir graphique) après le bond de 60 % constaté lors du rally de 2009, selon les indices Merrill Lynch. Compte tenu des intérêts versés par les prêteurs, la performance totale s'établit même à 13,5 %, contre seulement 4,1 % selon l'indice iBoxx mesurant la performance des obligations de la classe investissement.
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