Le dollar tombe à son plus bas niveau historique face au franc suisse

Sur un marché de fin d'année d'autant plus étroit que Londres était fermé et New York plongé dans le blizzard, le dollar n'en a pas moins effectué une brutale volte-face. Résistant ces dernières semaines, le billet vert s'est affaibli pour la quatrième séance consécutive face à pratiquement toutes les grandes monnaies, et particulièrelent vis-à-vis du franc suisse. La monnaie helvétique a tout simplement battu un record historique de vigueur face au dollar mardi, en se hissant jusqu'à 0,9435, après s'être propulsé en milieu de semaine dernière à un point haut de tous temps par rapport à l'euro, à 1,2440. Le dollar ne s'est pas contenté de refluer face à la valeur refuge par excellence qu'est le franc suisse. Il s'est également affaissé vis-à-vis du yen, doté lui aussi d'un puissant pouvoir d'attraction. Les opérateurs ne se sont pas laissé intimider par l'augmentation de fonds spécial d'intervention de change de la Banque du Japon annoncé vendredi dernier. La monnaie nipponne est ainsi remontée à son meilleur niveau depuis six semaines, enfonçant à nouveau la barre de 82 dollar, pour avancer jusqu'à 81,80, non loin du point haut de quinze ans touché début novembre à 80,20. La baisse plus forte qu'anticipé des prix des logements aux Etats-Unis a servi de prétexte aux vendeurs de dollars : elle s'est encore accélérée en octobre, selon l'indice Case-Shiller publié mardi par Standard and Poor's. Dans les vingt plus grandes métropoles américaines, les prix de l'immobilier ont reculé pour le quatrième mois d'affilée, de 0,8% en octobre par rapport à la même période de l'an dernier, accusant sa plus forte baisse depuis décembre 2009. La situation délétère du marché immobilier milite en faveur du maintien du programme d'achat de titres de dette de la Fed, qui va continuer à faire fonctionner la planche à billets affaiblissant la monnaie qu'elle imprime. La BCE mise en échecL'euro n'a profité que momentanément du coup de «blues» du dollar. Après avoir reflué jusqu'à 1,3270 pour un euro, le dollar a regagné plus d'une figure lorsqu'est tombé la mauvaise nouvelle. La Banque centrale européenne s'est retrouvée dans l'incapacité de neutraliser la totalité de ses achats d'emprunts d'Etat mardi, une stratégie destinée à prévenir le gonflement des liquidités en circulation. La BCE n'a réussi à ponctionner que 60,78 milliards d'euros du système bancaire au lieu des 73,5 milliards qu'elle cherchait à absorber, ce qui risque de faire grincer des dents les faucons de l'institution. A moins qu'il ne s'agisse que d'un accident de parcours de fin d'année, les banques recommençant à jouer le jeu de la stérilisation la semaine prochaine. Isabelle Croizard
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